« I’ll be back (je reviendrai) », avait promis, combatif, Romain Ntamack au moment de sa grave blessure à un genou avant la Coupe du monde. Ce sera le cas samedi, presque huit mois après, avec Toulouse en Top 14 et des épaules encore plus larges.
Le dernier ballon touché en championnat par l’ouvreur toulousain avait fini très loin dans les tribunes du Stade de France sur un coup de pied libérateur, quelques secondes seulement après son magnifique essai décisif en finale au détriment de La Rochelle (29-26).
C’était le 17 juin 2023 et cette action individuelle de classe lui avait alors permis de faire le plein de confiance à l’approche de la Coupe du monde à domicile.
Son rêve s’est envolé moins de deux mois plus tard, le 12 août, lors d’un match de préparation du XV de France remporté face à l’Ecosse (30-27) à Saint-Etienne.
Le sélectionneur Fabien Galthié s’était voulu rassurant dans un premier temps sur sa blessure au genou gauche, n’évoquant qu’une « petite hyper-extension ».
Le verdict des examens médicaux, tombé le surlendemain, a provoqué un cataclysme dans le rugby français: rupture du ligament croisé antérieur pour Romain Ntamack. Un triste classique.
« I’ll be back », avait écrit Romain Ntamack sur ses réseaux sociaux, reprenant à son compte une célèbre réplique de l’acteur Arnold Schwarzenegger.
Le « Terminator » toulousain s’apprête à faire samedi face à Pau son grand come-back devant son public d’Ernest-Wallon, sept mois et 18 jours exactement après sa blessure.
Un délai relativement confortable pour un sportif de haut niveau. Son coéquipier Anthony Jelonch, engagé dans un contre-la-montre pour pouvoir disputer le Mondial, avait par exemple repris la compétition après six mois et demi seulement.
« Tous les signaux sont au vert depuis un moment », assure l’entraîneur de la défense toulousaine Laurent Thuéry. « Romain Ntamack a suivi sa rééducation comme il appréhende ce sport, avec beaucoup de sérieux et un mental très fort ».
– « Il s’est épaissi » –
Après avoir repris l’entraînement collectif début mars et progressivement intensifié le contenu de ses séances, Romain Ntamack (24 ans, 37 sélections) faisait office de « 24e homme » le week-end dernier à Bordeaux.
Le signe d’un retour imminent à la compétition, qui tombe à pic à l’approche du huitième de finale de Champions Cup contre le Racing 92, le 7 avril, alors que son suppléant à l’ouverture ces dernier mois, Thomas Ramos, s’est blessé au bassin.
« Il faudra être relativement patient avec lui, parce que c’est une reprise d’une blessure longue et pas anodine », tempère Thuéry. « Il faudra lui laisser le temps de digérer sa reprise et on s’adaptera tous ensemble, en bonne intelligence, pour prendre les meilleures décisions possibles ».
Ses coéquipiers sont en tout cas ravis de pouvoir compter pour les phases finales à venir sur ce renfort de choix, qui a pris du volume sur le haut du corps au cours de sa rééducation.
« Il s’est épaissi », confirme son ami Lucas Tauzin. « Il est solide, il est prêt mentalement et physiquement. Je ne suis pas inquiet pour lui ».
« Je lui ai dit qu’il allait bientôt pouvoir jouer troisième ligne », chambre le pilier Dorian Aldegheri. « C’est bizarre parce qu’il est plus jeune que moi mais c’est un exemple. C’est un bosseur, il est très pro ».
Romain Ntamack est « un joueur super important dans notre dispositif », explique à l’AFP le deuxième ligne international Thibaud Flament. « C’est un très bon tacticien, qui gère très bien les parties. Il apporte de la confiance, de la sérénité, de la maîtrise ».
Il faudra en revanche attendre encore un peu pour revoir le demi d’ouverture sous le maillot bleu. Probablement pour les tests de novembre, plus d’un an après la Coupe du monde envolée.
© 2024 AFP
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