Rugby-Nationale. Albi: l’heure des comptes.

Dimanche, Albi a laissé ses illusions sur la pelouse de Bourg en Bresse en s’inclinant lourdement 36 à 16. Cette fois ci pas de mauvais arbitre ou de pseudo complot de méchants présidents. Le SCA n’a aucune excuse. Il ne peut s’en prendre qu’à lui-même avec une défaite qui clôture une saison terne, sans relief, où il a plus alterné le moyen et si peu le meilleur. Seule la prestation majuscule (victoire 35 à 16) contre Narbonne est venue éclairer un horizon bouché.

Quatre ans après sa relégation, le compte n’y est pas. Le club a clamé son désir de remonter le plus rapidement en utilisant parfois des formules malheureuses. Personne n’est « légitime pour la Prod2 », une montée ne s’acquiert pas dans les médias mais sur le terrain. Arnaud Méla a logiquement décidé de stopper son aventure avec Albi, n’ayant pas atteint son but. On a senti l’homme usé ces dernières semaines. Sentait-il l’irréversible arriver tant il fût déçu par certains matches de ses troupes ? Un nouveau staff va arriver et on l’espère apporter un second souffle et de la rigueur à un effectif dont certains n’ont pas appréhendé les exigences du rugby professionnel. Mais les chantiers qui l’attendent sont nombreux

GARDER ENGELBRECHT ET TROUVER UNE CHARNIERE.

Même si plus de 90% de l’effectif est encore sous contrat, il y a des postes et des joueurs à cibler. Le chantier présidentiel numéro un est de garder Jacques Engelbretch. Le troisième ligne Sud-Africain n’est que prêté par Macon où l’attend sa dernière année de contrat. Albi doit tout faire pour garder la vraie satisfaction de la saison. Si tel n’était pas le cas, ce serait une lourde perte tant le joueur a été primordial cette année. Trouver une charnière était l’autre priorité présidentielle en cas de montée. Gageons qu’elle le restera pour la saison qui arrive. Car Kévin Boulogne semble le seul dépositaire du jeu Tarnais. Il y a les matches avec Kévin et ceux sans. Mais l’homme, du haut de ses 35 ans, ne peut plus assumer seul le rôle de demi de mêlée et d’ouvreur. Il semble bien seul et le club serait bien inspiré de recruter une charnière de qualité tant ces deux postes sont primordiaux. Enfin un piler droit et un autre seconde ligne de métier pour épauler Matthieu André ne seraient pas de refus.

L’EXEMPLE BRESSAN.

Mais Albi doit aussi se structurer en coulisse. La façon dont Bourg a su faire sa mue après plusieurs montées infructueuse est exemplaire. Plutôt que de ruminer après sa dernière descente, le club a accéléré sa mutation. Il a modernisé son stade (pelouse hybride, loges, nouvelle tribune) pour en faire un écrin digne du rugby professionnel et qui fait passer le Stadium pour une désuète enceinte de bientôt 60 ans. Il a créé un centre d’entrainement donnant aux joueurs des conditions de travail optimales. De gros efforts sont faits pour la formation des jeunes car le club sait que son salut sportif passera aussi par là. Et pourtant pas de mécène derrière tout ça. Bourg est dans la même situation qu’Albi en termes de population, de bassin économique et de concurrence rugbystique avec Oyonnax, Lyon et Bourgoin. Mais comme dans le Tarn, le terreau rugby est riche dans la région.

On le voit les chantiers sont multiples mais pas sans solution. Il reste maintenant la grande question. Comme sur un terrain, le SCA a-t-il l’envie ? Le mystère reste entier, les questions posées souvent sans réponse tant la communication est difficile et souvent téléguidée.

Le club va-t-il faire sa mue ou se contenter d’une 33e. place au classement des clubs ? Sur plus de 1800 ça n’est pas si mal, certes. Mais 33e. pour l’instant…