Une semaine de luttes d’influence depuis la condamnation de Laporte

bernard Laporte

Paris, 22 déc 2022 (AFP) – Le président de la Fédération française de rugby (FFR) Bernard Laporte, de plus en plus isolé chaque jour depuis sa condamnation pour corruption, doit être reçu ce jeudi (14h30) par la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra après une semaine de luttes d’influence.

. Mardi 13 décembre: condamnation

Bernard Laporte est condamné à deux ans de prison avec sursis et 75.000 euros d’amende pour avoir rendu une série d’arbitrages au bénéfice de l’homme d’affaires et président du club de Montpellier Mohed Altrad après avoir perçu de sa part 180.000 euros en mars 2017, en vertu d’un contrat d’image secret et jamais exécuté. M. Altrad a pour sa part été condamné à 18 mois de prison avec sursis et 50.000 euros d’amende.

L’opposition au sein de la FFR évoque un « tremblement de terre » et appelle à une démission du comité directeur.

Amélie Oudéa-Castéra estime que la condamnation de M. Laporte « fait obstacle » à la poursuite de sa mission à l’approche de la Coupe du monde de rugby 2023 en France et demande « un nouveau temps démocratique pour permettre aussi rapidement que possible au rugby français de repartir sur des bases suffisamment saines et solides ».

M. Laporte se retire « temporairement et volontairement » de son poste de vice-président de World Rugby, l’instance dirigeante du rugby mondial.

Il reste en revanche à la tête de la FFR puisqu’ayant fait appel du jugement, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l’interdiction d’exercer son activité de président pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires.

. Jeudi 15: la LNR derrière la ministre

La Ligue nationale de rugby (LNR), malgré le soutien dont M. Laporte bénéficie auprès de certains présidents de clubs professionnels, se range derrière la ministre des Sports en jugeant qu’il convient de « ramener l’apaisement au sein du rugby français à travers l’organisation par la FFR de nouvelles élections ».

. Vendredi 16: le comité d’éthique de la FFR s’en mêle

Le comité d’éthique et de déontologie de la FFR considère que M. Laporte n’est « plus en mesure (…) de justifier du crédit et de l’autorité suffisants à incarner sereinement le niveau d’exigence et éthique requis », ni de « défendre en toutes circonstances l’intérêt général du rugby français ».

Cet organe fédéral, doté d’un « pouvoir d’appréciation indépendant », enjoint le président à se mettre en retrait derrière un président-délégué amené à le remplacer jusqu’à son procès en appel.

. Dimanche 18: « Je ne vois pas pourquoi je devrais m’en aller »

M. Laporte s’accroche à son poste. « Je suis légaliste: je ne vois pas pourquoi je devrais m’en aller. Cela voudrait dire que je reconnais les faits que l’on me reproche. Impossible », dit-il dans un entretien au Journal du Dimanche.

. Lundi 19: Laporte accepte une mise en retrait

Afin de « suivre à la lettre l’injonction du comité d’éthique » de la FFR (vendredi 16), Bernard Laporte accepte de « se mettre en retrait », sans toutefois démissionner.

Il compte proposer jeudi à la ministre des Sports la désignation d’un président-délégué « qui interviendra alors en lieu et place du président jusqu’à décision pénale définitive ».

. Mardi 20: la ministre note une « première prise de conscience »

Mme Oudéa-Castéra estime sur France 2 que la proposition, la veille, de M. Laporte, est une « première prise de conscience », mais que plusieurs points restent à clarifier.

« Maintenant, la mise en retrait, il faut qu’on comprenne exactement ce que ça veut dire, ce n’est pas une notion qui est prévue par les textes et par les statuts, donc il faut qu’on comprenne de quelles garanties elles s’accompagnent », souligne-t-elle.

La nomination d’un président-délégué « soulève là aussi un certain nombre de questions, de durée, de légitimité, de périmètre, de validité juridique et tout cela doit être regardé », ajoute la ministre avant de recevoir M. Laporte jeudi.

© 2022 AFP

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