Stade Toulousain : la victoire éclatante contre Toulon (59-24) lors de la 8e journée de Top 14 aurait pu laisser une soirée totalement sereine. Pourtant, l’image marquante de ce dimanche restera celle de Georges-Henri Colombe quittant la pelouse sur civière, une minerve autour du cou, après un déblayage de Ma’a Nonu. Si la performance collective des Rouge et Noir a réaffirmé leur statut, la situation en première ligne se complique alors que plusieurs internationaux rejoignent Marcoussis pour préparer la tournée de novembre.
Une soirée gâchée par la blessure de Colombe
Entré à la 54e minute, Colombe n’a passé que sept minutes sur le terrain avant de s’effondrer, touché aux cervicales. La scène a figé le Stadium. Le pilier a cependant levé la main avant de sortir, un signe reçu comme un soulagement par les supporters. Après la rencontre, l’entraîneur toulousain de la défense, Laurent Thuéry, a décrit la situation avec prudence : « Il va passer des examens. Il se plaint des cervicales. Il avait une minerve, il était debout dans le vestiaire, donc c’était quand même un peu rassurant. Mais on va attendre les examens pour savoir exactement ce qu’il a. » Une inquiétude demeure, d’autant que Colombe avait déjà vécu plusieurs séquences physiques intenses depuis son arrivée à Toulouse.
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Un effectif déjà fragilisé devant
Cette blessure intervient dans un contexte particulièrement tendu. La première ligne du Stade Toulousain fonctionne déjà avec des équilibres précaires. Quatre joueurs sont partis ce lundi à Marcoussis : Benjamin Bertrand, Guillaume Cramont, Julien Marchand et Dorian Aldegheri. À ces absences s’ajoutent Paul Mallez, toujours touché aux cervicales, et Joel Merkler, gêné par un mollet. Sans oublier Cyril Baille, dont la cheville opérée ne répond pas encore comme espéré, et qui n’a plus joué depuis la 3e journée.
Ces départs et blessures combinés laissent Toulouse avec très peu de solutions pour les jours à venir. Une situation d’autant plus délicate que les Rouge et Noir s’apprêtent à recevoir le Stade Français, co-leader du championnat, dans un match à très haute intensité physique.
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Ainu’u en première ligne, mais le banc inquiète
Les certitudes reposent aujourd’hui sur David Ainu’u, solide pilier droit international américain. Il devrait être titularisé face au Stade Français. Rodrigue Neti devrait occuper le poste de pilier gauche. Mais derrière eux, le banc manque de profondeur. Les options internes sont comptées et l’encadrement, conscient de l’enjeu, explore des solutions d’urgence.
Selon plusieurs sources proches du club, l’hypothèse d’un rappel de Malachi Hawkes, actuellement prêté à Provence Rugby, est étudiée. Le jeune pilier pourrait réintégrer le groupe professionnel afin d’offrir une rotation minimale. L’idée témoigne de l’ampleur des difficultés actuelles : bricoler plutôt que choisir.
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Un choc de co-leaders aux enjeux multiples
Samedi, Ernest-Wallon accueillera le Stade Français, en forme et sûr de ses structures. Le choc s’annonce physique, engagé, stratégique. Toulouse, irrésistible à domicile depuis le début de saison, sait qu’il ne pourra compter que sur son collectif, sa vitesse d’exécution et ses repères internes. Mais la conquête et la stabilité en mêlée resteront des points clés.
La gestion émotionnelle jouera aussi un rôle. Le groupe a été marqué par la scène de dimanche, et par l’inquiétude liée à Colombe. Dans ce contexte, le vestiaire s’est immédiatement resserré. Plusieurs joueurs cadres ont insisté sur la nécessité de « rester dans le plan » et d’avancer ensemble, sans se disperser.
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À Toulouse, on connaît ces moments où l’effectif se réduit et où la solidarité remplace la profondeur. Le club n’en est pas à son premier défi de rotation à haute intensité. Toutefois, l’enchaînement des blessures en première ligne reste un signal fort pour la suite de la saison.
Pour résumer : la blessure de Colombe vient accentuer un problème déjà existant dans la première ligne du Stade Toulousain. Avec plusieurs joueurs retenus en équipe de France et d’autres absents pour blessure, le match face au Stade Français arrive comme un test de résilience. L’élan collectif devra compenser un manque de solutions numériques devant. Et à Ernest-Wallon, ce genre de défi forge souvent le caractère des grandes saisons.
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