thomas Ramos

Aussi à l’aise à l’ouverture qu’à l’arrière, Thomas Ramos, buteur de classe mondiale et râleur assumé, a montré pendant le Tournoi des six nations, conclu samedi par un succès sur l’Angleterre (33-31), qu’il était désormais indispensable au XV de France, sur le terrain comme en dehors.

Le pied du Toulousain n’a pas tremblé pour offrir d’une pénalité sur la ligne médiane à la dernière minute du match la victoire face à l’éternel rival anglais.

Ramos avait déjà battu l’an dernier le record de points (84) inscrits par un Français dans une même édition du Tournoi, détenu jusque-là par Gérald Merceron (80).

Il en a marqué beaucoup moins cette année (63), mais a tout de même terminé pour la deuxième fois consécutive meilleur réalisateur de la compétition.

La distinction confirme sa régularité et son efficacité redoutable dans l’exercice du tir au but, dont il est aujourd’hui l’un des meilleurs spécialistes au monde, à l’image de son 7 sur 8 décisif dans le Crunch.

Elle ne dit pas tout en revanche de la nouvelle dimension prise pendant ce Tournoi par le joueur de 28 ans, dont l’histoire avec les Bleus a pourtant été longue à démarrer.

A son arrivée à la tête de la sélection, en 2020, Fabien Galthié lui a d’abord préféré Anthony Boutier, puis l' »ovni » Melvyn Jaminet, deux joueurs dotés d’un énorme coup de pied.

Ramos, au profil plus joueur, a longtemps multiplié les allers-retours à Marcoussis pour faire le nombre à l’entraînement avant de s’imposer la saison dernière comme un titulaire en puissance à l’arrière.

– « Beaucoup de leadership » –

La blessure de Matthieu Jalibert lors du match nul concédé à Lille face à l’Italie (13-13) a peut-être indirectement contribué à changer la face du Tournoi français.

Plutôt que de le remplacer par un ouvreur de métier, le staff tricolore a préféré confier les clés du camion à Ramos, habitué à occuper ce poste au Stade toulousain en l’absence de Romain Ntamack, sur le retour.

Un choix payant tant le natif de Mazamet a pris le jeu à son compte au pays de Galles (45-24) puis contre l’Angleterre, avec un mélange de maîtrise et de folie, comme sur cette « reprise de volée » décisive lors de l’essai de Gaël Fickou (60e) samedi.

« On a été justes dans le choix. On avait la possibilité de le laisser à l’arrière ou de le faire monter d’un cran à l’ouverture et c’est la décision qu’on a prise, en accord avec lui », expliquait Galthié dans la semaine.

« Thomas a beaucoup de leadership, dans la conduite du jeu et sur les hommes », avait ajouté le sélectionneur. « Il est en confiance, il enchaîne. Il est très performant dans l’animation et la maîtrise des temps forts comme des temps faibles ».

Réputé pour son franc-parler, Ramos a intégré avant le début du Tournoi le groupe des leaders des Bleus avec le capitaine Grégory Alldritt, Charles Ollivon, Julien Marchand ou Fickou.

C’est l’un des rares à avoir pris ses responsabilités devant les médias lors du début de Tournoi chaotique, appelant les joueurs à se regarder dans la glace.

« J’adore crier sur les mecs. C’est peut-être parfois mal perçu, mais ce n’est pas du tout agressif », disait-il après la victoire à Cardiff. « Il faut se crier dessus pour s’entendre ».

Le cri que le buteur français a poussé samedi soir en passant la pénalité de la gagne n’était pour une fois dirigé contre personne.

© 2024 AFP

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