Clermont-Ferrand, 2 déc 2022 (AFP) – Résultats en berne, fuite des talents, grogne des supporters: la marge de manoeuvre est maigre pour l’ASM Clermont, seulement 10e du Top 14, qui doit réagir face à Montpellier, champion de France en titre.
Le choc de samedi face au MHR sera la première étape d’un mois de décembre décisif pour les ambitions auvergnates. D’autant que la Champions Cup pointe le bout de son nez avec un match face aux Stormers sud-africains et leurs champions du monde Steven Kitshoff, Frans Malherbe, Herschel Jantjies ou Damian Willemse.
L’ASM reste sur quatre matches sans succès contre Bordeaux-Bègles (23-23), Castres (26-22), Bayonne (25-20) et le Racing 92 (46-12).
Depuis la victoire, fin septembre, sur La Rochelle (22-13), champion d’Europe, les certitudes des Jaunards ont volé en éclats. En deux mois, l’équipe auvergnate a dévissé de la 4e à la 10e place du championnat.
– Baisse d’implication défensive –
En cause, l’implication défensive, notamment, qui n’est plus ce qu’elle devrait être.
A titre de comparaison, l’ASM affichait 82% de réussite sur les plaquages face aux Maritimes, contre 65% seulement contre le Racing.
« Il y a un peu de tension cette semaine, un sentiment qu’on a brûlé la dynamique positive que nous avions installée après le match contre La Rochelle. C’est évident que notre public est très déçu de nos deux derniers matches, que nous avons joués sans véritable émotion, juste pour faire le travail. Le rugby est un sport de combat, qui demande une émotion en plus de l’organisation ou de la stratégie. Il faut avoir envie de se donner à fond, comme en début de saison », a averti l’entraîneur Jono Gibbes.
« Il n’y a pas d’autre choix pour nous que de répondre présent samedi. Malgré ces moins bonnes performances, nos ambitions restent les mêmes mais en intégrant le fait qu’il faut rattraper les points perdus. La pression du classement existe mais, en recevant une équipe comme Montpellier, le défi, c’est de remettre de la rigueur dans nos fondamentaux, dans le combat, et retrouver cette émotion au contact de notre public », a-t-il affirmé.
En cherchant aussi à rassurer la Yellow Army, qui appelle à une « mobilisation générale ».
« Tous les week-ends sont compliqués en Top 14 mais on sait que ce mois de décembre sera rude et important », prévient le demi de mêlée Sébastien Bézy, réfutant l’idée « d’être dos au mur ».
« Nous pouvons regretter les points abandonnés en route au début de championnat mais chaque équipe connaît un moment difficile, il suffit de savoir se relever. C’est à nous de nous remettre la tête à l’endroit avec une bonne performance ce week-end et ne pas se mettre trop la pression, au risque de rendre la situation vraiment compliquée », a-t-il estimé.
– Départs de cadres –
Mais l’équipe clermontoise est-elle toujours à la hauteur de ses ambitions? Après le départ de cadres comme le demi de mêlée Morgan Parra (Stade français) ou l’ouvreur Camille Lopez (Bayonne), qui seront suivis en fin de saison par le troisième ligne et capitaine Arthur Iturria, dont la signature à l’Aviron bayonnais est déjà officielle, la question se pose.
Surtout pour le centre ou ailier, Damian Penaud, qui s’interroge aussi sur son avenir à l’ASM et pourrait avoir envie de rejoindre l’ogre toulousain, ses internationaux et ses titres à la pelle.
« J’attends de voir si le club sera compétitif en Top 14 et en Coupe d’Europe. Je suis un compétiteur et je veux gagner des titres. Je ne me vois pas dans un club qui ne gagne pas », avait récemment confié l’international (37 sélections) fin août.
« À nous les leaders de savoir être meilleurs, et il faut qu’on incite tout le monde à remettre de l’engagement et que chacun s’implique plus individuellement », a insisté Iturria. Message reçu?
© 2022 AFP
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