Paris, 18 avr 2023 (AFP) – Alors que l’encadrement du XV de France féminin pousse dans le grand bain toujours plus de jeunes joueuses depuis le début du Tournoi des six nations, les Bleues médaillées de bronze au Mondial l’automne dernier n’ont pas dit leur dernier mot.
Ainsi, les neuf essais marqués dimanche à Vannes face à l’Ecosse (55-0) l’ont tous été par des Bleues « bronzées » à Auckland, dont certaines peu utilisées depuis. Parmi elles, Emilie Boulard (Blagnac, 21 sél.), qui a réussi un triplé.
La joueuse de 23 ans, qui avait débuté le Mondial en Nouvelle-Zélande à l’aile avant de basculer au poste de N.15 à partir des Fidji (44-0) en poules, s’y était ensuite imposée en phase finale au détriment de Chloé Jacquet.
Au point de disputer l’intégralité du quart contre l’Italie (39-4) et surtout la demi-finale face aux « Black Ferns » néo-zélandaises (perdue 25-24).
C’est donc logiquement que David Ortiz et Gaëlle Mignot, entraîneurs-adjoints en Nouvelle-Zélande avant de prendre du galon fin 2022 à la place de Thomas Darracq, l’ont titularisée lors du premier match du Tournoi à Parme.
– « Helpers » –
Mais Boulard n’y a pas brillé: effacée, elle a déçu et, contre l’Irlande à Cork, elle s’est retrouvée du côté des « helpers », ces joueuses que Mignot et Ortiz désignent pour « aider » celles inscrites sur la feuille de match.
« On a des filles qui sont restées à Marcoussis et préparent le match de la semaine prochaine, ça fait partie de notre projet, de remettre un petit peu tout le monde en alerte pour faire élever le niveau », a ainsi expliqué Mignot.
Une stratégie de concurrence saine qui a fonctionné.
« Forcément, j’étais déçue et triste de ne pas pouvoir jouer (contre l’Irlande, NDLR) et de ne pas défendre le maillot », a confié Boulard à Vannes après la démonstration française face aux Écossaises. « Mais finalement, ça s’est transformé en positif et ça a permis de faire de belles choses. »
Une satisfaction partagée par Ortiz: « Le match d’Emilie est vraiment au niveau où on l’attend », a-t-il affirmé en conférence de presse.
« C’est une joueuse qui a d’énormes qualités athlétiques, qui joue juste, qui gagne ses duels. On a retrouvé une Emilie Boulard à son plus haut niveau et on en est content », a-t-il souligné.
Outre son triplé, elle a également été la joueuse ayant parcouru le plus de mètres ballon en main (114), devant une autre « revancharde », Mélissande Llorens (113), qui a elle aussi crevé l’écran dimanche.
– Ballons « bonifiés » –
Un essai, une passe décisive (pour Gaëlle Hermet, une autre « revenante »): la jeune ailière, qui avait disputé au Mondial deux rencontres de poule avant de se blesser à un pouce et de déclarer forfait pour la suite de la compétition, a effectué un beau « come-back ».
Avec ses « cannes » de feu, Llorens (Blagnac, 20 ans, 8 sél.) a enflammé le public vannetais, avant d’être logiquement élue « femme du match ».
« Au même titre qu’Emilie, on est très satisfait de ce que +Méli+ a pu produire. Elle marque des essais, elle a conclu aussi des actions du collectif. Elle a bonifié les ballons qu’elle a eus, donc c’est très positif », s’est félicitée Mignot après la rencontre.
Autre « revenante », la centre Maëlle Filopon (23 sél.), jusqu’alors pas utilisée dans ce Tournoi après avoir pourtant été de tous les matches du Mondial: un essai après seulement 12 minutes sur le terrain et voilà la joueuse du Stade toulousain, remplaçante au coup d’envoi, remise sur les rails.
Cette stratégie de mettre en danger des joueuses « installées », le nouveau duo de sélectionneurs l’assume totalement.
« On veut continuer à faire monter l’ensemble de nos joueuses dans cette émulation et faire en sorte que quelle que soit la joueuse qu’on met sur le terrain, le niveau est maintenu de la première à la 80e minute », justifie Ortiz.
Avec un objectif affiché: trouver la meilleure équipe possible pour défier l’Angleterre le 29 avril lors de la dernière journée du tournoi.
© 2022 AFP
Coffrets Cadeaux autour de la Truffe Noire : Truffes VIP