XV de France: la vie sans Romain Ntamack, le jour d’après

Gaël Fickou

« Une très mauvaise journée », « un lundi pas facile »… Staff et joueurs des Bleus étaient unanimes mardi au lendemain de l’annonce du forfait de Romain Ntamack pour la Coupe du monde, qui change la donne au sein du XV de France à trois semaines du début de la compétition.

« On ne va pas se mentir, on a passé hier tous une très mauvaise journée » résume l’entraîneur des arrières tricolores Laurent Labit. On avait dit très tôt que (les blessures) font partie des expériences d’une Coupe du monde, on en avait parlé avec les joueurs, c’est arrivé souvent malheureusement. Là, ça tombe sur Romain qui est une pièce importante de notre groupe ».

Le plus capé des Bleus (72), le centre Gaël Fickou évoque « un lundi pas facile malgré la victoire » contre l’Écosse (30-27) avec « une énorme pensée pour Romain » qui était encore présent mardi après-midi en bord terrain lors de l’entraînement de ses ex-partenaires à Capbreton.

« C’est compliqué, +Rom+ je le côtoie au quotidien », a embrayé son coéquipier à Toulouse Thomas Ramos, habituel arrière qui l’a suppléé samedi à l’ouverture contre l’Écosse après sa rupture du ligament croisé du genou gauche. « Ça fait quelques années qu’il avait réussi à être un grand numéro 10 et le voir partir et quitter le groupe à quelques semaines de la compétition, c’est sûr, ça fait mal pour lui ».

– « Des solutions, on en a » –

Ce forfait, qui ne doit pas faire oublier l’autre tuile du week-end, la blessure au mollet du pilier gauche Cyril Baille, absent cinq à six semaines, a immanquablement ouvert le débat sur son remplacement à la charnière aux côtés d’Antoine Dupont.

Un débat « qui aurait pu attendre 24h au moins par rapport à Romain », selon Ramos, cité comme possibilité avec les ouvreurs de formation Matthieu Jalibert et Antoine Hastoy.

« Des solutions, on en a », a répondu Laurent Labit pas peu fier de rappeler « qu’il y a beaucoup de nations qui nous envient d’avoir autant de joueurs à ce poste-là ».

« Matthieu a une expérience internationale, on connaît ses qualités offensives et de facteur X, avec sa vitesse, il peut être très dangereux avec le ballon », a dit Labit.

« Antoine est un joueur beaucoup plus de système et régulateur au niveau de l’équipe, a-t-il enchaîné. Ça fait deux ans qu’il est avec nous. Quand on vit des tournées d’été, ça permet de développer des joueurs. Il est parti à La Rochelle, a été champion d’Europe, on considère que ce sont des matches internationaux surtout quand on gagne la finale au Leinster ».

Enfin, il a cité Ramos, « un maître à jouer, un deuxième numéro 10 déjà sur le terrain. On a d’autres solutions qui sont différentes et pas dénuées de qualités ».

– Ramos concentré sur l’arrière –

Interrogé sur la perspective de quitter son poste d’arrière pour endosser celui d’ouvreur des Bleus et ainsi « être au coeur du jeu, ce qu'(il) aime à ce poste », Ramos a estimé « pouvoir dépanner à l’ouverture ». « Mais ça fait un petit moment que je n’ai pas joué à ce poste-là et encore moins au niveau international à part pour dépanner en fin de match ».

« Il y a deux autres numéro 10 dans l’équipe, de très bons, a rappelé le Toulousain. Ça fait quelque temps que je joue à l’arrière mais après si on me demande de passer à l’ouverture, je le ferai comme je l’ai toujours fait mais je suis focalisé sur le poste d’arrière ».

Pour nourrir son propos, Ramos a expliqué que les deux postes étaient « complètement différents ». « À l’ouverture, on doit prendre les décisions beaucoup plus vite, c’est pour cela qu’il faut un temps d’adaptation, encore plus au niveau international. Ce n’est pas 10 minutes de temps de jeu à l’ouverture qui vont faire que je vais jouer à ce poste-là ».

Mardi, lors du premier entraînement de la semaine préparant le match de préparation face aux Fidji samedi à Nantes, c’est Antoine Hastoy qui portait la chasuble bleue de titulaire à l’ouverture et Matthieu Jalibert celle de remplaçant.

© 2022 AFP

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