Auckland, 11 nov 2022 (AFP) – Première au classement mondial du rugby féminin, l’Angleterre, opposée à la Nouvelle-Zélande samedi à Auckland en finale du Mondial, a mis en place un modèle depuis plusieurs années qui porte ses fruits.
C’est peu dire que l’Angleterre domine le rugby féminin: elle l’écrase.
Si les « Black Ferns » néo-zélandaises, championnes du monde en titre, ne les stoppent pas samedi dans un Eden Park à guichets fermés, les « Red Roses » s’adjugeront non seulement un troisième titre mondial, après ceux de 1994 et 2014, mais surtout une 31e victoire consécutive, un record.
En avril dernier, elles ont remporté leur 13e titre dans le Tournoi des six nations depuis le passage de la compétition à six équipes en 2002, leur onzième Grand Chelem.
Autre signe de la suprématie anglaise: lorsque World Rugby a désigné en novembre 2020 le XV féminin de la décennie 2010-2019, huit Anglaises figuraient dans l’équipe-type, pour une seule Française — Safi N’Diaye –, et six Néo-Zélandaises.
Et en novembre dernier, c’est la deuxième ligne Zoe Aldroft, titulaire samedi, qui avait été élue joueuse à XV de l’année 2021.
– « Intouchable » –
« Aujourd’hui, c’est l’équipe la mieux préparée, la mieux structurée, depuis plusieurs années (…) Elle a les victoires avec elle (…) il y a un état d’esprit qui s’est installé: plus on gagne, plus on prend confiance, plus le monde nous voit intouchable et je pense qu’elles jouent aussi là-dessus », résume Gaëlle Mignot, l’entraîneur-adjointe des Bleues.
Selon Wes Clarke, l’entraîneur-adjoint de la Nouvelle-Zélande, l’Angleterre « est définitivement l’équipe à battre, potentiellement la meilleure équipe féminine de tous les temps ».
Cette domination nette depuis trois ans a été plus que visible dans cette Coupe du monde: l’Angleterre est l’équipe qui possède la meilleure moyenne de points inscrits (47,8) et le plus grand nombre d’essais (7,6) par match, mais elle est également la plus disciplinée (8,2 pénalités en moyenne).
Bref, c’est une machine qui n’est pas prête de s’arrêter et pour cause: depuis plusieurs années, la Fédération anglaise a choisi de miser gros sur le rugby féminin.
« Des moyens financiers et humains ont été mis en place: les internationales ont des contrats pro en sélection et semi-pro dans les clubs, ce qui change la donne », le championnat français par exemple étant toujours amateur, avait expliqué avant le début de la compétition l’ancienne internationale Lénaïg Corson au micro de RMC Sport.
« La Fédération anglaise a une vision stratégique pour le rugby féminin, avec l’objectif d’avoir 100.000 licenciées en 2025, ce qui est énorme », avait ajouté la deuxième ligne, qui a signé cet été chez les Wasps de Londres.
A titre de comparaison, les Françaises étaient quelque 26.400 à avoir une licence à la FFR au 31 décembre 2021, en augmentation de 22,12% sur la période 2019-2021.
– Championnat compétitif –
Dans un communiqué vendredi, sans attendre le résultat de la finale, la Rugby Football Union (RFU) s’est félicitée de l’excellence de sa sélection féminine, en en détaillant les raisons.
Grâce à « l’engagement de la Fédération à développer le jeu et à créer plus d’opportunités pour les joueuses », le nombre de femmes et de jeunes filles inscrites est passé « de 25.000 à 40.000 dans 600 clubs actifs, avec plus de 80.000 filles engagées dans les écoles ».
La RFU a également « travaillé avec les clubs pour créer le +Women’s Premier 15 Limited+, qui permettra que (le championnat national) devienne le plus compétitif au monde, et a amélioré ses programmes de formation, y compris la création de onze centres d’excellence ».
Pour la capitaine anglaise Sarah Hunter, qui dispute son quatrième Mondial, qu’importe le résultat de la rencontre de samedi, les « Red Roses » retourneront au pays la tête haute.
« Que l’on gagne ou que l’on perde, affirme-t-elle, je pense que cette équipe pourra regarder en arrière et être vraiment fière de ce que nous avons accompli au cours des quatre années écoulées » depuis la finale du Mondial-2017, perdue (41-32) contre… la Nouvelle-Zélande.
Et l’Angleterre continuera de compter dans le rugby féminin mondial, puisqu’elle organisera la prochaine Coupe du monde, en 2025.
© 2022 AFP
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