Auckland, 11 nov 2022 (AFP) – L’arrière des Bleues Emilie Boulard, seule Française à avoir joué l’intégralité des matches du Mondial en Nouvelle-Zélande, confie avoir « créé une deuxième famille » avec ses coéquipières, pour qui la médaille de bronze serait « une récompense méritée », dans un entretien vendredi à l’AFP.
Q: Que représente pour vous le fait d’avoir disputé la totalité des cinq matches du tournoi ?
R: « De la fierté, de représenter la France sur un tel évènement; de la chance aussi, car on est un groupe de 32 joueuses hyper-homogène et c’est moi comme ça aurait pu être une autre; enfin, une preuve de confiance du staff. Après, j’essaie à chaque fois de donner tout ce que je peux pour l’équipe et d’optimiser mes performances. Comme les autres filles, j’ai l’envie de bien faire, d’essayer de tout donner aux entraînements, apporter mon maximum en termes de vitesse, de choix… On a toutes cet état d’esprit « .
Q: Vous sentez-vous désormais « installée » ?
R: « Pas du tout. On n’est jamais +installée+ en équipe de France. Après cette Coupe du monde, on ne sait pas ce qu’il peut se passer, ça reste du sport. Ce serait très mal placé de ma part de ressentir cela. Au contraire, j’ai toujours des doutes quant à mes performances, j’essaie toujours de me remettre en question. Je n’ai pas été satisfaite de toutes mes prestations, notamment celle de la semaine dernière (en demi-finale face à la Nouvelle-Zélande, ndlr). Mais je vais essayer de faire mon maximum pour que ça continue ».
Q: Que retiendrez-vous de cette aventure ?
R: « Sportivement, ça reste un évènement énorme, et c’était super gratifiant de vivre ça, ça procure énormément d’émotions, que je n’avais pas ressenties avant: l’Eden Park plein, jouer contre les +Black Ferns+ chez elles en Coupe du monde… J’attends demain (samedi, ndlr) pour la note festive, car ce sera une récompense méritée pour l’ensemble du groupe, toutes celles qui ont participé et les quatre qui vont arrêter leur carrière (Marjorie Mayans, Céline Ferer, Laure Sansus et Safi N’Diaye, ndlr) ».
Q: Et humainement ?
R: « C’était hyper riche: on vit ensemble depuis le 1er août, on s’est créé une deuxième famille, on a dû apprendre à vivre ensemble, s’aider les unes les autres… Pour ma part, ça s’est super bien passé, même s’il y a eu des moments difficiles car on est loin de nos proches, de la France… C’était hyper cool, ça fait des souvenirs incroyables, même si je ne me suis pas fait tatouer comme les autres (rire), j’avais trop peur d’avoir mal ! ».
Q: En quoi cette Coupe du monde peut-elle faire progresser le rugby féminin ?
R: « Je crois qu’il y a vraiment quelque chose qui est en train de se passer. Quand on voit qu’on arrive à remplir un stade de 40.000 places (l’Eden Park, à guichets fermés samedi, ndlr) ! Sur les réseaux sociaux, via les gens qui nous écrivent, des gens qui ne s’intéressaient pas du tout au rugby féminin avant, on se rend compte du soutien: c’est cool de voir que ça avance, qu’on arrive à procurer des émotions positives aux gens. J’espère que ça va continuer dans ce sens et qu’on arrivera à décrocher le Graal dans trois ans (au prochain Mondial en Angleterre, ndlr) ».
Propos recueillis par Laure BRUMONT.
© 2022 AFP
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