Paris, 16 déc 2022 (AFP) – La pression monte. Le président de la Fédération française de rugby Bernard Laporte, condamné mardi à deux ans de prison avec sursis, est de plus en plus isolé après que le comité d’éthique de la FFR lui a enjoint de quitter ses fonctions.
Le 8 septembre, Bernard Laporte sera-t-il encore en poste au coup d’envoi de France – Nouvelle-Zélande, match de gala d’ouverture de la Coupe du monde 2023?
L’hypothèse, à laquelle le patron du rugby français semble pour le moment s’accrocher contre vents et marées, a pris un nouveau coup dans l’aile après que le comité d’éthique lui a demandé de partir, a confié vendredi à l’AFP une source ayant connaissant du dossier, confirmant une information de L’Equipe.
Ce comité, selon le règlement de la FFR, est « doté d’un pouvoir d’appréciation indépendant » et « est habilité à saisir les organes disciplinaires compétents et chargé de veiller à l’application de la charte d’éthique et de déontologie du rugby et au respect des règles d’éthique, de déontologie, de prévention et de traitement des conflits d’intérêts ».
Réuni au lendemain de la condamnation de Laporte, qui a fait appel, le comité d’éthique a envoyé un courrier de plusieurs pages au président de la FFR ainsi qu’au ministère français des Sports, a expliqué cette même source à l’AFP.
Laporte et l’homme d’affaires Mohed Altrad, président du club de Montpellier, ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel de Paris pour un pacte de corruption lié notamment au parrainage du maillot du XV de France.
– Ministère, World Rugby, LNR –
En poste depuis fin 2016, le président de la FFR, réélu en 2020 pour un mandat de quatre ans, a été reconnu coupable de cinq des six infractions pour lesquelles il était poursuivi, dont corruption passive et trafic d’influence.
Puisqu’il a fait appel de la décision, sa peine de prison avec sursis, ainsi que l’interdiction d’exercer l’activité de président de la FFR pour une durée de deux ans, ne sont pas immédiatement exécutoires.
Mais l’ancien demi de mêlée, âgé de 58 ans, est de plus en plus isolé: jeudi, la Ligue nationale de rugby, malgré le soutien dont bénéficie « Bernie » auprès de plusieurs présidents de clubs, s’était déjà rangée derrière la ministre des Sports.
Amélie Oudéa-Castéra avait appelé dès mardi, quelques heures après le jugement, à « un nouveau temps démocratique pour permettre aussi rapidement que possible au rugby français de repartir sur des bases suffisamment saines et solides ».
« Ce nouveau contexte fait obstacle à ce que Bernard Laporte puisse, en l’état, poursuivre sa mission dans de bonnes conditions à la tête d’une Fédération délégataire d’une mission de service public, à un moment aussi décisif pour le rugby français que la dernière ligne droite avant une Coupe du monde de rugby où la France recevra les nations du monde entier », avait-elle estimé.
Laporte, lui, s’était retiré mardi « temporairement et volontairement » de ses fonctions de vice-président de World Rugby, l’instance dirigeante du rugby mondial.
A en croire L’Equipe, si cette injonction n’était pas suivie, la commission de discipline de la Fédération pourrait être saisie.
© 2022 AFP
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