Montpellier, 3 mars 2023 (AFP) – Champion de France pour la première fois de son histoire en juin, Montpellier, englué à la 10e place, en vient presque à craindre pour son avenir en Top 14, à la veille d’affronter Clermont (9e) samedi à domicile pour la 20e journée.
Et pour cause: l’équipe de Philippe Saint-André n’a plus gagné depuis son succès étriqué devant le Racing 92 le 8 janvier (17-12), Au bout de ce long tunnel et d’une série noire de quatre défaites d’affilée en Top 14, elle n’a plus que neuf points d’avance sur le premier barragiste, Perpignan. Quant à la 6e place, la dernière qualificative pour la phase finale, actuellement occupée par Bordeaux-Bègles, elle paraît bien loin, avec 10 points de retard.
« L’équipe qui gagnera aura un regard vers le haut, celle qui perdra aura un regard vers le bas. On se prépare à faire un gros match dans le contenu et le combat », a résumé le manager Philippe Saint-André.
Poids d’un premier titre, retraites de leaders emblématiques pas vraiment remplacés, recrutement moins convaincant et pléthore de blessures: Montpellier souffre dans cette saison d’après-titre et retombe dans ses travers après avoir tutoyé le sommet de son histoire.
« L’après-titre est toujours compliqué. A part Toulouse ou le grand Toulon, tous les clubs qui ont été champions ont eu des difficultés. Castres (NDLR: le finaliste 2022, 11e désormais), comme nous, n’est pas en haut du classement. On s’attendait à une saison difficile, mais je ne m’attendais pas à autant de blessures sur des joueurs importants et leaders », déplore « PSA ».
Comme souvent par le passé, notamment depuis le départ de Fabien Galthié en décembre 2014, Montpellier étale une rare inconstance, d’une saison à l’autre mais aussi au cours d’une même saison voire même d’un match.
« On a eu un manque de constance, mais aussi un manque d’énergie. On se satisfait de moins, à l’image de notre dernier match à Paris (27-17). On s’est donc remis en question, tous les joueurs. On s’est parlé, on s’est dit des mots forts. La vérité est maintenant sur le terrain », alerte Bastien Chalureau, seconde ligne et néo-international.
– « Une rébellion énorme » –
Montpellier peine donc à retrouver cette soif de revanche qui l’avait escorté la saison passée, et cette soif de conquête, désormais rassasiée après un premier titre: « On n’est plus les morts de faim qu’on était la saison dernière. Je suis convaincu qu’il faut d’abord être au top sur les choses qui ne demandent pas de talent et avoir un gros état d’esprit », abonde l’ouvreur international italien Paolo Garbisi.
Le fléchissement de Montpellier coïncidence aussi avec la retraite de l’emblématique capitaine Fulgence Ouedraogo, celle du talonneur international Guilhem Guirado, ou encore avec le départ d’un autre grognard: Benoît Paillaugue, éternel insatisfait toujours prêt à recadrer les uns et les autres et désormais Toulonnais.
« On avait préparé le renouvellement des cadres en confiant le brassard à Yacouba Camara et en faisant confiance à Geoffrey Doumayrou, Arthur Vincent ou Florian Verhaeghe. Les trois premiers ne rejoueront pas de la saison, le dernier pas avant six semaines », nuance le manager, amer.
L’an passé, l’effet surprise du MHR était aussi venu de ses recrues –le 3e ligne anglais Zach Mercer, le talonneur australien Brandon Paenga-Amosa ou l’ouvreur italien Paolo Garbisi–, aussi méconnues qu’influentes. Samedi, devant Clermont, Mercer sera de retour et Garbisi pourrait conduire le jeu montpelliérain aux dépens de Louis Carbonel, tête de pont d’une cuvée de recrues plutôt décevante avec également Lam, Tu’inukuafe, Doumenc ou Chauvac.
Montpellier, en état d’urgence, attend en tous cas une réaction de champion pour sauver l’essentiel. « On a besoin d’être constant sur 80 minutes, cela passe par une rébellion énorme, une solidarité extrême, une force collective. J’attends que le groupe réagisse à ce niveau », exhorte Philippe Saint-André.
© 2022 AFP
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