Champions Cup: Toulouse à la découverte du nouveau monde

Toulouse, 31 mars 2023 (AFP) – Toulouse, qui a toujours entretenu une histoire particulière avec la Coupe d’Europe de rugby, partira avec un mélange de nostalgie et d’excitation à la découverte d’un nouveau monde face aux Sud-Africains des Bulls dimanche (16h00) en huitièmes de finale de la Champions Cup.

L’entraîneur des arrières toulousains Clément Poitrenaud, triple champion d’Europe avec les Rouge et Noir (2003, 2005 et 2010), avait été le premier l’an dernier à se montrer sceptique sur l’intégration des franchises sud-africaines dans les joutes européennes: « Je suis encore un peu vieux jeu et attaché à quelques traditions et, pour moi, ça dénature cette compétition ».

Un sentiment partagé en décembre, avant le lancement de cette première édition transcontinentale, par le demi de mêlée Antoine Dupont — « On a un peu de mal à comprendre » — et l’entraîneur en chef Ugo Mola: « Je suis un peu nostalgique. Un peu passéiste aussi sur ma manière de penser ce que représentait la Coupe d’Europe pour le club et pour moi ».

Les Toulousains ont tenu depuis ses débuts une place à part dans l’histoire de la compétition. Ils seront à jamais les premiers à l’avoir remportée, en 1996, et, pour l’heure, les détenteurs du plus grand nombre de sacres.

Les cinq étoiles brodées sur son maillot rouge font du club haut-garonnais le symbole naturel de la « vieille Europe » du rugby qui se dresse malgré tout devant les nouveaux venus sud-africains avec l’ivresse de l’inconnu.

« C’est une affiche inédite, que beaucoup de gens attendent », salive l’ailier Matthis Lebel. « On va jouer contre une équipe qu’on ne connaît pas en dehors des vidéos. Avec un facteur un peu inconnu sur ce qu’ils vont nous proposer et la façon dont eux vont s’adapter à ce qu’on peut proposer ».

– « Une bonne chose pour le rugby » –

Ancien joueur des Stormers, grand rival des Bulls, le troisième ligne sud-africain de Toulouse Rynhardt Elstadt sait davantage à quoi s’attendre: « On va affronter une équipe très physique et bien organisée. Un peu comme le Leinster, mais en plus physique encore ».

« C’est une bonne chose pour le Stade toulousain et les joueurs français du Top 14 de pouvoir se mesurer à des équipes sud-africaines », estime-t-il auprès de l’AFP. « L’opposition de styles sera très intéressante à voir ».

Le joueur de 33 ans y voit un autre intérêt pour Antoine Dupont et ses autres coéquipiers internationaux: se préparer pour la Coupe du monde, lors de laquelle les Bleus pourraient croiser la route de l’Afrique du Sud en quarts de finale.

« Je suis sûr que les Français vont regarder de près la façon dont jouent les équipes sud-africaines pour glaner quelques informations qui leur permettront de s’adapter en conséquence pour la Coupe du monde », relève-t-il.

Pour Elstadt, qui a l’espoir de disputer la compétition en France à l’automne avec les Springboks, « confronter les hémisphères Sud et Nord est une bonne chose pour le rugby en général ».

En cas de victoire contre les Bulls dimanche sur leur pelouse du Stadium, les Toulousains pourraient poursuivre dès la semaine prochaine leur exploration du nouveau monde.

Ils affronteraient en quarts de finale le vainqueur d’un autre choc Nord-Sud entre les Sharks de Durban et les Irlandais du Munster. Un autre gardien du temple européen.

© 2022 AFP

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