Pau, 12 mai 2023 (AFP) – « Ça serait bête d’être meilleur marqueur du Top 14 et relégué en même temps », affirme à l’AFP le jeune centre de Pau Emilien Gailleton (19 ans), révélation offensive de la saison (13 essais), qu’il pourrait conclure en beauté au milieu des stars du XV de France.
QUESTION: Comment jugez-vous votre première saison en Top 14?
REPONSE: « Elle n’est pas terminée déjà. Mais elle est riche. J’ai eu la chance d’avoir beaucoup de temps de jeu, de marquer aussi pas mal d’essais, même si je pense que c’est plus anecdotique. Je suis arrivé (d’Agen, en Pro D2) avec l’intention de jouer cinq à dix matches en Top 14. A l’arrivée, je n’ai loupé que deux rencontres depuis le début de saison. C’est sûr que c’est une surprise. »
Q: Avez-vous pour objectif de terminer meilleur marqueur du championnat?
R: « Au début, ça ne l’était pas du tout. Maintenant, je me dis que ça peut être chouette. Avec la façon dont se profile la fin de saison, ça peut être un objectif, mais je me concentre beaucoup plus sur nos ambitions collectives, nous ne sommes pas encore maintenus. Ça serait bête d’être meilleur marqueur du Top 14 et relégué en même temps. »
Q: Est-ce pesant de lutter pour le maintien?
R: « Pas forcément. J’ai appréhendé ça comme un challenge à relever. J’ai voulu y voir les aspects positifs, je me suis dit que ça me ferait progresser sur plusieurs aspects, comme le leadership par exemple, que ça me donnerait de l’expérience. La pression, je ne l’ai pas ressentie beaucoup. Mes coéquipiers et entraîneurs ont su gérer ça pour moi, me permettant de me concentrer sur ma performance individuelle. »
Q: Comment expliquez-vous cette adaptation si rapide au Top 14?
R: « J’avais trouvé que la marche à franchir était très haute l’an dernier en passant du monde des espoirs à la Pro D2. Comparativement, l’étape Pro D2 – Top 14 m’a semblé moins importante. J’ai eu moins de mal à m’adapter. L’environnement ici à la +Section+, aussi bien le cadre d’entraînement que le cadre de vie, est chouette pour moi. J’ai aussi eu des entraîneurs comme Sébastien Piqueronies qui ont des grands projets pour les jeunes et qui faisaient attention à moi. »
Q: Avoir été appelé à plusieurs reprises dans le groupe France a-t-il agi comme un accélérateur de progression?
R: « Bien sûr. S’entraîner aux côtés des plus grands joueurs de France et pour certains du monde, c’est un grand privilège et une source de progression. Ce qu’ils font n’est pas sorcier, mais ils le font à un degré de vitesse et de précision très élevé. C’est chouette de savoir vers quoi il faut tendre, sur quels axes progresser. A ce niveau-là, on voit dès les entraînements sur quels points on pèche. »
Q: Pensez-vous avoir une chance de disputer la Coupe du monde (8 septembre-28 octobre)?
R: « Je n’y pense pas. Je me concentre seulement sur le match qui vient. Je serai prêt à donner le meilleur avec mon club comme je le ferai si je suis retenu à la Coupe du monde des moins de 20 ans en Afrique du Sud. Si jamais je suis sélectionné rien que pour la préparation (du Mondial-2023) avec le XV de France, je serai très content. Et s’il y a plus, je le prendrai. »
Propos recueillis par Grégory LETORT
© 2022 AFP
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