Emmanuel Meafou, deuxième ligne, marqueur d’essais et bientôt Bleu ?

Saint-Sébastien (Espagne), 9 juin 2023 (AFP) – Le deuxième ligne Emmanuel Meafou, l’un des artisans de la très nette victoire du Stade toulousain face au Racing 92 (41-14) en demi-finale du Top 14 vendredi soir à Saint-Sébastien, a démontré une fois encore qu’il aurait toute sa place au sein du XV de France.

Auteur d’une première période pleine et d’un essai (23e), l’Australien de 24 ans formé dans la Ville rose, a été sorti par précaution juste après le retour des vestiaires, remplacé par Thibaud Flament (47e), après s’être fait « strapper » à la mi-temps à un genou.

Une décision toute de prudence de l’entraîneur Ugo Mola qui se justifie, en amont de la finale samedi prochain au Stade de France, non pas seulement parce que le puissant deuxième ligne (2,03 m, 145 kg) s’est révélé indispensable cette saison au sein du pack rouge et noir, dont il a disputé 24 matches sur 29.

Mais aussi parce que celui que ses coéquipiers surnomment « Manny » est tout simplement le meilleur marqueur de son équipe avec douze essais, dont neuf en championnat, devant l’ailier Mathis Lebel.

Ce qui fait de lui rien de moins que l’avant le plus prolifique du championnat.

– Défendre les couleurs de la France –

Un joueur donc précieux, polyvalent, et qui a tapé tôt dans l’oeil du sélectionneur du XV de France Fabien Galthié, qui l’avait convoqué mi-mars pour préparer la rencontre des Bleus face au pays de Galles à Marcoussis, quoique non éligible pour disputer la dernière rencontre du Tournoi des six nations.

Arrivé à Toulouse fin 2018, il ne remplit pas encore les critères d’éligibilité de World Rugby, soit cinq années de résidence dans le pays.

Mais la FFR, s’appuyant sur la jurisprudence Folau Fakatava, du nom de ce demi de mêlée d’origine tongienne ayant été autorisé à jouer pour la Nouvelle-Zélande, a entamé des démarches auprès de World Rugby pour essayer de raccourcir le délai et ainsi espérer le « capturer » avant le Mondial-2023 (8 septembre – 28 octobre).

« On nous a promis une réponse mi-juin », avait assuré Galthié mi-mai depuis Montgesty (Lot), son village d’origine, précisant que le dossier était « à l’étude ». « Maintenant, nous attendons la réponse claire de World Rugby: +Oui+ ou bien +Non, ce sera pour novembre 2023+ », avait-il insisté.

Né en Nouvelle-Zélande de parents samoans, Meafou a rejoint très tôt l’Australie, dont il a la nationalité, mais il a en effet toujours clamé son intention de défendre les couleurs de la France, le pays qui lui a donné sa chance au plus haut niveau.

– « Dextérité assez incroyable » –

Galthié, qui donnera le 21 juin une première liste de 42 joueurs appelés à préparer la Coupe du monde en France, aimerait bien le récupérer comme alternative au Montpelliérain Paul Willemse, moins performant cette saison.

« Par rapport à ses 2,03 m et ses 145 kg, il est d’une dextérité assez incroyable », souligne Ugo Mola. « Il y en a d’autres comme ça dans le monde, mais ils sont peu nombreux à taper aussi fort et à répéter les efforts. C’est quelqu’un qui impacte pas mal les défenses adverses ».

Un temps freiné par son poids, qu’il avait du mal à contrôler, et une certaine nonchalance, Meafou a incontestablement franchi un palier physiquement et enchaîné les performances de haut niveau en championnat comme en Champions Cup, enchaînant les essais.

« C’est la partie immergée de l’iceberg », tempère l’entraîneur des avants toulousains Jean Bouilhou. « Il a effectivement marqué beaucoup d’essais. C’est un joueur assez spectaculaire quand il a le ballon, mais il a encore pas mal de progrès à faire, notamment sans le ballon. »

Nul doute que le deuxième ligne, affable et souriant en dehors des terrains, ne se fera pas trop tirer l’oreille pour progresser si on l’autorise à porter le maillot bleu.

© 2022 AFP

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