Saint-Denis, 17 juin 2023 (AFP) – Ce samedi soir c’est finale de Top 14 au Stade de France. A la sortie du RER B, les gendarmes mobiles patrouillent. Pendant ce temps, à l’intérieur, au PC sécurité les yeux sont sur les écrans, les casques sur les oreilles, et les mains sur le joystick pour changer les angles de vues.
« Tu peux me donner les chiffres de la 13? », lance un agent de la préfecture du département au représentant des transports. A 18H30, déjà 5.000 personnes sont sorties de cette ligne de métro tandis qu’11.000 ont déjà passé les portillons du stade. Encore 70.000 doivent arriver…
Un peu plus d’un an après le fiasco de la finale de la Ligue des champions, entre bousculades, vols à la tire, et tentatives d’intrusions — un gros raté qui a terni l’image de la France –, chaque rencontre dans ce stade est scrutée sous toutes les coutures.
Y compris ce samedi soir dans les airs, puisque des drones ont été autorisés pour survoler la zone. Le dispositif anti-drones est lui aussi activé, explique à l’AFP Magali Charbonneau, directrice du cabinet du préfet de police.
Et derrière les grands baies vitrées du PC sécurité, il y a près d’une cinquantaine de personnes: la préfecture de Seine-Saint-Denis, la préfecture de police, la SNCF, le Samu, un substitut du procureur du parquet de Bobigny, la division de lutte contre le hooliganisme (LDNH)…
– Plus de caméras dans le 93 –
Mais aussi deux spécialistes sécurité de la Ligue nationale de rugby (LNR) qui communiquent avec leurs agents de sécurité au moyen de leurs oreillettes, devant un mur de caméras. « On a des élus et des autorités qui n’ont pas pu passer », glisse l’un à son contact, mais l’affaire ne dure pas.
Le Stade de France dispose de près de 260 caméras, sans compter les caméras sur la voie publique, dont le nombre a été augmenté ces derniers mois en Seine-Saint-Denis.
Entre les stadiers, les vigiles, les gendarmes, les policiers à cheval, la brigade anti-criminalité (BAC) de plusieurs départements franciliens, il y a plus de 2.000 personnes chargées de sécuriser le match, dont 650 policiers, selon la préfecture de la Seine-Saint-Denis.
Laurent Nunez, préfet de police de Paris, débarque au PC vers 18H45, pour prendre la température, suivi de peu par Michel Cadot, délégué interministériel aux JO et aux grands événements sportifs. Pas question que ça déraille, d’autant qu’Emmanuel Macron est attendu en tribune présidentielle, aux côtés de plusieurs ministres, et de l’ancien Premier ministre Jean Castex désormais à la tête de la RATP.
– « Point d’étape sur le Mondial « –
Le préfet de police rappelle à l’AFP que les effectifs destinés à lutter contre la délinquance ont été « triplés ». Il sait bien que dans quatorze mois, les JO de Paris ne doivent pas non plus dérailler sous les yeux du monde entier.
Interrogé sur les flyers « sécurité des femmes dans l’espace public » distribués par des policiers aux alentours du Stade, il explique qu’il s’agit d’une campagne récemment lancée, consistant aussi pour les forces de l’ordre à « aller vers les personnes ». Une image contrastant avec les gaz lacrymo de la finale de la C1.
Avant le coup d’envoi, et à deux mois et demi de la Coupe du monde de rugby, « un point d’étape » a été fait avec Emmanuel Macron, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, la ministre des Sports et des JO, Amélie Oudéa-Castéra et les organisateurs du Mondial de rugby.
En attente du décret d’application, pas sûr que les caméras dotées d’algorithmes autorisées par la loi olympique puissent déjà être testées pour ce Mondial.
© 2022 AFP
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