Angleterre

Mondial-2023: l’Angleterre déjà sur un fil contre l’Argentine

Chasser les doutes ou en ajouter: l’Angleterre, puissance en perdition depuis des mois, est déjà sur un fil avant son entrée en lice dans la Coupe du monde samedi (21h00) à Marseille contre l’Argentine, un favori discret.

On pouvait légitimement s’attendre lorsque le tirage au sort du tournoi a été effectué, fin 2020, à ce que cette affiche alléchante décide d’entrée de la hiérarchie entre les deux premières équipes du groupe D.

Le XV de la Rose, sur la lancée de sa finale au Mondial-2019, avait remporté le Tournoi des six nations et rien ne laissait augurer ses difficultés à venir.

Mais sa crise de résultats est telle depuis un an — 7 défaites, 1 nul, 4 victoires — qu’un faux pas contre le Japon, ou même les Samoa, ne semble, aujourd’hui pas totalement impensable.

Tombés à la huitième place du classement mondial, les Anglais n’ont pas la faveur des pronostics face aux Pumas, sixièmes et vainqueurs de leur dernière confrontation en novembre 2022 à Twickenham (30-29).

D’autant qu’ils devront se passer samedi dans la touffeur du stade Vélodrome de deux joueurs majeurs: leur ouvreur et capitaine Owen Farrell et le troisième ligne centre Billy Vunipola, tous deux suspendus pour des plaquages dangereux lors de la préparation.

Une campagne estivale si préoccupante, entre deux ternes sorties contre le pays de Galles et un revers historique devant les Fidji (30-22), que pas grand-monde, même outre-Manche, ne les imagine aller très loin dans la compétition malgré une moitié de tableau plutôt abordable.

Les hommes de Steve Borthwick « ont le sentiment d’avoir été enterrés un peu trop vite », selon le sélectionneur, qui a tout de même dû se demander pourquoi il avait accepté l’hiver dernier de prendre au pied levé la succession d’Eddie Jones, limogé.

L’ancien coach de Leicester a réservé dans son premier XV de départ du Mondial une surprise de taille en préférant le demi de mêlée Alex Mitchell (26 ans, 6 sélections), pourtant écarté du groupe initial, aux plus expérimentés Danny Care et Ben Youngs.

– « Ca reste une grande équipe » –

En face, le sélectionneur australien de l’Argentine Michael Cheika est resté plus classique, avec plusieurs valeurs sûres du Top 14, comme les Toulousains Juan Cruz Mallia et Santiago Chocobares ou le rugueux deuxième ligne de Clermont Tomas Lavanini.

Largement épargnés par les blessures, les Pumas comptent également plusieurs joueurs rompus au championnat d’Angleterre, dont leur nouveau maître à jouer Santiago Carreras (Gloucester) et leur capitaine Julian Montoya (Leicester).

« Le moral est bon avec une équipe bien équilibrée entre jeunes et anciens », dit à l’AFP l’ancien demi de mêlée Agustin Pichot. « Mario Ledesma a fait du bon travail et Michael Cheika poursuit sur cette ligne, avec sa grande expérience des Coupes du monde ».

Vainqueurs en Australie (34-31) et battus d’un point seulement en Afrique du Sud (22-21) lors du Rugby Championship en juillet, les Sud-Américains abordent leur premier match avec autant de confiance que d’humilité eu égard au pédigrée de leur adversaire, la seule nation de l’hémisphère Nord à avoir été sacrée championne du monde (2003).

« L’Angleterre a une équipe énorme, avec des joueurs de classe mondiale et une grande histoire », rappelle Chocobares. « Peu importe si elle vient de perdre quelques matches, ça reste une grande équipe et elle aura à coeur de le montrer contre nous ».

Méthode Coué ou conviction profonde, les Anglais affirment n’avoir besoin que d’un déclic pour retrouver les sommets. « Le vent peut rapidement tourner », pointe le deuxième ligne Maro Itoje.

D’une seule voix, ils ont répété à l’envi cette semaine, entre leur camp de base du Touquet et Marseille, le même élément de langage: « Le meilleur est à venir ». On se rassure comme on peut.

© 2023 AFP

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