Le XV de France, bousculé et brouillon, a longtemps été en souffrance face aux modestes Uruguayens, jeudi à Lille, avant de s’offrir un succès laborieux qui ne rassure pas les fans, mais n’inquiète pas les Bleus dans leur quête d’un premier titre en Coupe du monde.
Sur le papier, les Teros, dix-septièmes au classement mondial et seulement trois victoires au compteur en cinq participations, n’auraient pas dû poser de problèmes aux Bleus, même bis.
Mais voilà, les hommes de Fabien Galthié, qui n’avait conservé que trois des participants au succès inaugural contre les All Blacks (27-13), se sont bien compliqué la tâche malgré cette deuxième victoire (27-12).
« Je suis très fier de l’équipe et peut-être qu’on a surpris quelques-uns d’entre vous ou qu’on a fait quelque chose d’historique mais nous, on savait qu’on s’était bien préparés. On est venus ici avec la conviction qu’on pouvait rivaliser avec l’un des grands favoris du Mondial. Donc, pour nous, il n’y a rien de surprenant, on a joué d’égal à égal avec la France », s’est d’ailleurs félicité le capitaine des Teros Andres Vilaseca.
Dans le Nord, les Bleus ont ainsi éprouvé les pires difficultés face à la « garra charrua », cet état d’esprit typiquement uruguayen qui mêle combativité, fierté et don de soi.
– Seulement trois essais –
« Il y a franchement beaucoup de regrets. Les Uruguayens ont vraiment joué avec le coeur, on s’y attendait et ils l’ont très bien fait. De notre côté, la prochaine fois, il faudra que nous jouions notre vrai jeu », a concédé le troisième ligne Paul Boudehent.
« On ne va pas commencer à s’autoflageller mais on doit mettre les ingrédients. Entre ce qu’on a fait la semaine dernière (face à la Nouvelle-Zélande, NDLR) et ce qu’on a fait là, ce n’est pas possible. On a les outils, on a tout entre nos mains. Et on a fait un nombre de fautes énormes. Il y a beaucoup de choses à revoir. Il va falloir se remettre au travail », a ajouté le joueur de La Rochelle.
Fabien Galthié a beau assurer que son équipe de France n’est « pas là pour faire des démonstrations » ni « pour rendre des copies propres », contre l’Uruguay, le fait de ne pas avoir récolté le point de bonus offensif fait désordre.
Les Bleus, certes largement remaniés, ont semblé évoluer sans fil conducteur. Ils n’ont pas su déployer leur jeu et livré sans doute le match le moins abouti depuis le début du mandat Galthié.
– « Inadmissible » –
La faute à quinze pénalités, « inadmissible au niveau international » pour le deuxième ligne Cameron Woki, mais pas seulement. Les Français, d’habitude si rigoureux, ont semblé manquer de liant et de concentration, à l’image de cet essai infligé au bout de six minutes de jeu par un joueur de deuxième division, l’ailier de Vannes (Pro D2) Nicolas Freitas.
Pire, la défense, censée être un point fort, a une nouvelle fois paru friable (18 plaquages manqués) tandis que les remplaçants, attendus au tournant, n’ont pas su bousculer la hiérarchie.
L’ouvreur Antoine Hastoy, malgré son essai, a empilé les mauvais choix, dont sa passe au pied trop longue pour Gabin Villière (37e) tandis que le deuxième ligne Romain Taofifenua a fêté ses 33 ans par un carton jaune qui aurait pu être rouge (27e).
Enfin, le centre Yoram Moefana a certes participé défensivement (15 plaquages) mais son apport offensif a été maigre, à l’image de l’ailier Gabin Villière, qui peine à retrouver son meilleur niveau.
Le staff du XV de France a désormais un peu moins d’une semaine pour rectifier le tir avant d’affronter la très modeste Namibie (21e mondiale), qui n’a encore jamais gagné de match en Coupe du monde, le 21 septembre à Marseille.
© 2023 AFP
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