Humiliée par le pays de Galles, qualifié, l’Australie est au bord du gouffre

Séisme en Ovalie. L’Australie balayée 40-6 par le pays de Galles, premier qualifié pour les phases finales du Mondial-2023, dimanche à Lyon, ne verra pas, sauf miracle, les quarts de finale de la Coupe du monde pour la première fois de son histoire.

Pour les Gallois, guère plus fringants que leurs adversaires avant le début de la compétition, c’est une bouffée d’oxygène inattendue qui pourrait se prolonger jusqu’aux demi-finales. En quarts, ils croiseront probablement le fer avec l’Angleterre qu’ils ont battue une fois sur deux en match de préparation ou l’Argentine, peu convaincante depuis le début du tournoi.

Mais tous les regards sont tournés ce soir vers les Wallabies, géants du rugby mondial, doubles champions du monde en 1991 et 1999, dont le calvaire n’est toujours pas terminé puisqu’il leur reste encore un match de poule à disputer, dimanche prochain à Saint-Étienne face au Portugal avant de pouvoir rentrer chez eux.

Une semaine qui leur paraîtra une année, eux qui ont traversé ce Mondial français comme des ombres, spectateurs incrédules de la joute incessante opposant les journalistes de leur pays à leur sélectionneur Eddie Jones, revenu à leur chevet en janvier, mais qui ne survivra probablement pas à leur naufrage ponctué au Parc OL d’une septième défaite en huit rencontres depuis qu’il a repris les rênes de l’équipe.

Une semaine durant laquelle ils auront tout le loisir de s’adonner à des calculs d’apothicaires pour rêver à une improbable qualification, mathématiquement encore envisageable.

– Mauvais choix –

Ils pourront aussi ressasser cette 26e minute de la première période qui a sonné le glas de leurs maigres espoirs, et cette décision collective, incompréhensible, de tenter une pénaltouche, plutôt que de prendre trois points qui leur étaient offerts.

A ce moment de la partie, cueillis à froid dès la 3e minute par le pays de Galles et un essai du demi de mêlée Gareth Davies, menés 10-6, mais dominant globalement les débats, les Australiens avaient l’occasion de revenir à un point de leurs adversaires.

Au lieu de cela, ils ont perdu leur touche, se sont retrouvés dans leur camp après un dégagement gallois et se sont fait pénaliser à leur tour. Gareth Anscombe, qui a suppléé Dan Biggar, sorti blessé dès la 13e minute, les a punis: 13-6, au lieu de 10-9. A partir de là, l’Australie s’est noyée, n’inscrivant plus un seul point.

La seconde période a été une longue descente aux enfers pour les hommes d’Eddie Jones, empêtré le matin de la rencontre dans une énième polémique avec la presse australienne pour avoir passé un entretien d’embauche avec la fédération japonaise alors même qu’il est engagé avec l’instance australienne jusqu’en 2027.

De l’enfer, le pays de Galles, lui, en revient. Avant ce Mondial, les Gallois ont perdu à 15 reprises depuis 2022, dont une humiliation contre la Géorgie et une infamante avant dernière place dans le Tournoi 2023.

– Recettes galloises –

Une crise sportive concomitante à une crise financière au sein de leur fédération que Warren Gatland, leur sélectionneur, revenu au secours du XV du Poireau en 2023, après en avoir été le maître d’oeuvre entre 2007 et 2019, est parvenu à juguler.

Pour cela, le Néo-Zélandais a appliqué les mêmes recettes des succès gallois – quatre Six nations, dont trois Grands Chelems – lors de la décennie précédente.

Une défense hermétique, un pack souverain capable d’avancer sur des ballons portés, des offensives au près, sans prise de risque, et un buteur, Anscombe, homme du match, fossoyeur des Australiens, grâce à ses 23 points inscrits.

40-6, soit la plus grosse victoire de l’histoire des Gallois sur l’Australie. Après leur défaite face aux Fidji, c’est une nouveau revers historique pour les Wallabies. N’en jetez plus.