Prod2-Albi. Julien Raynaud stoppe sa carrière: Ô capitaine, mon capitaine!

Ô capitaine, mon capitaine!
Peut-être que mercredi dernier certains joueurs ou membre du club albigeois ont entonné à l’attention de Julien RAYNAUD ces vers tirés du poème de Walt Whitman et mis en lumière dans le film « Le cercle des poètes disparus » quand les élèves se lèvent pour clamer leur amour pour leur professeur de littérature injustement renvoyé. La nouvelle couvait depuis quelques temps. Une rumeur, un bruissement, une confirmation un soir au téléphone. Julien RAYNAUD met fin à sa carrière de joueur de rugby. Un beau texte posté sur son compte d’un réseau social bleuté a confirmé à tous ce que chacun redoutait. Tout ça à cause d’un bout d’os ayant décidé de servir d’archet sur son tendon pour jouer un concerto de douleur depuis un an.
Fidèle à ses habitudes, il est parti sans tambours ni trompettes, discrètement, comme il a toujours été. Bien sûr ce n’était pas un capitaine « médiatico-médiatique » comme certains peuvent l’être en se servant de la bulle médiatique pour, souvent, valoriser leur propre carrière. Il n’en était pas moins apprécié de tous les joueurs dont il fût, soit le simple coéquipier, soit le leader. Il fait partie de cette lignée de rugbymen érudits qui tend à disparaitre sous les affres d’un professionnalisme sportif abêtissant ses salariés pour mieux les contrôler.
Mais je m’égare. L’émotion sans doute. Car Julien a toujours été disponible. Dans les bons moments (oui, oui, il y en a eu dans ce club) et dans ceux plus difficiles.
Je me souviens d’un soir de février 2014 au sortir d’une victoire contre Aurillac arrachée sur une ultime mêlée enfoncée qui éloignait le club de la zone de relégation. C’était ma première interview, vous pensez ! Dans ce vestiaire exigu servant de salle de presse improvisée et après avoir eu droit au monologue toujours plein de messages cachés de la part du sorcier BRONCAN, Julien vint à la rencontre de nos micros et stylos en s’excusant de s’assoir sur le banc de bois tant il était éreinté par le combat mené avec ses hommes. Tout était dit… Comme disait mon grand-père, ça vous pose un homme.
Alors Julien arrête de jouer au rugby, injustement vaincu par une blessure sournoise. Il doit certainement avoir une pointe d’amertume de ne pas avoir pu être présent sur le terrain pour apporter son aide dans le vain sauvetage du Sporting Club Albigeois. Mais chacun sait combien son action en coulisse a été importante pour aider ce club qu’il aime tant.
Maintenant s’ouvre à lui le reste de sa nouvelle vie tant personnelle que professionnelle et sans doute le reverrons nous pas très loin d’un terrain de rugby (s’il pouvait trainer le long des terrains d’entrainement des cadets la saison prochaine, je dis ça je dis rien…).
Je suis sûr d’une chose, il a réussi sa vie de sportif et il réussira toutes les autres, en capitaine, Ô mon capitaine.
RS.


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