À égalité de points, l’Argentine et le Japon vont se disputer dimanche à 13h00 à Nantes le dernier ticket pour les quarts de finale dans la poule D lors d’une rencontre qui s’annonce ouverte entre deux équipes qui ont déçu.

Les Argentins et les Japonais n’ont pas seulement en commun d’avoir tous les deux un maillot avec des zébrures horizontales. Ils ont obtenu à chaque fois un nombre de point similaire face au même adversaire: lourde défaite sans bonus contre l’Angleterre, victoire étriquée face aux Samoa et large succès bonifié contre le Chili.

Les voici donc à neuf points, avec toutefois un avantage pour l’Argentine qui se qualifierait en cas de match nul en raison d’un meilleur goal-average (+46 contre + 14).

Alors qui est favori ? « Le Japon était en quart de finale de la dernière Coupe du monde et pas nous. Nous sommes animés par la volonté de retrouver ce stade de la compétition », a souligné le sélectionneur argentin Michael Cheika.

« Le Japon est une équipe très compétitive dans tous les secteurs de jeu, avec un système offensif et défensif très différent des autres équipes », a-t-il relevé.

Pour l’Argentine, qui se frotte depuis plus de dix ans aux meilleures nations du Sud lors du Rugby Championship, une deuxième non qualification pour les quarts serait considérée comme une grosse contre-performance alors qu’elle se trouve dans une poule largement plus abordable qu’en 2019.

« Globalement les Pumas sont relativement décevants dans un coté du tableau où ils avaient une vraie opportunité de briller. Mais, même sans être extraordinaires, ils ont toutes leurs chances pour se qualifier pour les quarts s’ils font le boulot dimanche contre une équipe du Japon qui elle-même déçoit », analyse pour l’AFP Benjamin Kayser, ancien talonneur des Bleus et qui commente les matches sur TF1.

« C’est une des équipes qui a battu deux fois les All Blacks lors de ces quatre dernières années et rien que cela les met dans le top des nations mondiales », appuie-t-il.

Pour passer, les Argentins, qui seront une nouvelle fois soutenus par leurs bruyants « hinchas » (supporteurs), devront être plus efficaces dans les zones de rucks, un secteur où ils ont été à la peine. Derrière, on attendra de leurs trois-quarts qu’ils fassent enfin étalage de leur talent offensif.

– Rivaliser physiquement –

Côté Japon, les coupes du monde se suivent et ne se ressemblent pas. En 2019, pour la première compétition organisée sur leur sol, ils avaient séduit avec un jeu dynamique et audacieux, battant l’Écosse et l’Irlande et obtenant 19 points sur 20 en poule.

Dimanche, par un temps qui s’annonce presque estival, il leur faudra retrouver cette créativité offensive pour faire sauter le verrou argentin, équipe qui n’a encaissé que deux essais en trois matches, et contrer un paquet particulièrement costaud avec Montoya, Lavanini, Kremer ou encore Matera.

Pour le deuxième ligne du Japon Jack Cornelsen, l’Argentine « est une équipe qui joue avec beaucoup de passion, qui possède des joueurs qui avancent ballon en main. Ils voudront tirer profit de ces forces-là pour créer une dynamique. On a beaucoup parlé de notre défense au cours de la semaine et de l’importance de rivaliser physiquement. Si l’on y parvient, on aura la possibilité de jouer le rugby japonais ».

Avec l’ouvreur Matsuda, très bon distributeur et précis au pied, les ailiers Fifita et Matsushima capables de faire des différences, l’activité du numéro huit Himeno ou encore l’expérience du troisième ligne Leitch, les Japonais ont de sérieux arguments pour retrouver la saveur unique des phases finales.

« Si on se qualifie pour les quarts de finale, et peut-être plus, ça va considérablement développer le rugby au Japon, car ça viendrait confirmer la performance de la Coupe du Monde 2019 et notre première qualification en quarts », souligne le deuxième ligne Warner Dearns.

© 2023 AFP

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