« Une cicatrice qu’on garde à vie ». Trois semaines après l’élimination en quarts de finale devant l’Afrique du Sud, le sélectionneur du XV de France Fabien Galthié a dressé le bilan de la Coupe du monde, racontant « une énorme déception ».
Vingt-quatre jours après la défaite d’un point contre les Springboks (29-28), ses explications étaient attendues avec impatience. Il avait gardé le silence, annonçant seulement vouloir poursuivre le magazine Voici qui a publié des photos de lui et de sa compagne nus. Depuis, rien.
Ses derniers mots remontaient en effet au Stade de France, tard dans la nuit du 15 au 16 octobre: « Ca s’est joué à un point… », avait alors soupiré Galthié.
Avant de s’exprimer, il a fallu respecter « le temps du deuil », selon les propres mots du patron des Bleus, qui a échangé avec joueurs et staff avant de parler à la presse.
« Le seul objectif que nous voulions atteindre, c’était d’être champions du monde. Il n’y en avait pas d’autre. La déception aurait été la même si on avait perdu en demi-finale d’un point. La déception aurait été la même si on avait perdu en finale d’un point. La différence est qu’on aurait vécu une semaine en plus. La différence elle est énorme parce qu’on voulait vivre ces moments pour lesquels on travaille depuis quatre ans. Donc, la déception est énorme », a-t-il répété, visage marqué.
– « Je referais la même chose » –
Le revers et la déception ne changent rien: « sur le plan tactique et stratégique, si c’était à refaire, je referais la même chose », a martelé Galthié. « On meurt à un point. Malgré tous les faits de jeu, malgré le scénario, on joue la gagne jusqu’à la dernière action. »
« On ne s’est pas trompé sur la stratégie », a assuré l’ancien demi de mêlée international.
« Quand vous rentrez onze fois dans la zone de conclusion, c’était bien au-delà de nos espérances. Mais sur le dernier geste, sur des faits de jeu… Ça n’a pas suffi », a-t-il expliqué, indiquant que ses Bleus « étaient en position de marquer 37 points », signe qu’il ne s’est « pas trompé ».
Et maintenant? Le Top 14 a repris ses droits et la majorité des Mondialistes français a retrouvé les terrains d’entraînement. Certains, comme le talonneur de Toulouse Peato Mauvaka ou le troisième ligne de Toulon Charles Ollivon ont même rejoué. D’autres, à l’image du troisième ligne de La Rochelle Grégory Alldritt vont connaître une coupure plus longue.
– « exigence » –
Fabien Galthié et le XV de France ont un peu plus de deux mois pour passer à autre chose avant la prochaine échéance: un choc de revanchards face à l’Irlande, le 2 février à Marseille, dans le Tournoi des six nations 2024.
Après les retraites internationales du pilier Uini Atonio ou du deuxième ligne Romain Taofifenua, de nouveaux visages sont attendus, portés par la génération des champions du monde U20 (Tuilagi, Jauneau, Gazzotti…) et la naturalisation du colossal deuxième ligne australien de Toulouse Emmanuel Meafou (2,03 m pour 145 kg).
Le staff, lui aussi, sera renouvelé puisque l’entraîneur de l’attaque Laurent Labit et celui de la touche Karim Ghezal sont partis au Stade français tandis que le directeur de la performance Thibault Giroud a rejoint Bordeaux-Bègles. Ils seront respectivement remplacés par Patrick Arlettaz, venu de Perpignan, Laurent Sempéré, en provenance du Stade français, et Nicolas Jeanjean (promotion interne).
« La leçon à retenir de cette expérience, c’est qu’il n’y a pas de limite à l’exigence. Il n’y a pas de limite à l’exigence pour les joueurs de rugby français et pour avoir l’équipe de France la plus forte possible. Soyons exigeants collectivement, soyons exigeants individuellement, essayons de monter tous encore d’un cran notre niveau. Et c’est à ce prix qu’on sera encore plus performant. »
© 2023 AFP
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