Marvin Orie, un champion du monde au chevet de Perpignan

A peine arrivé, déjà adopté: Marvin Orie s’est mis les supporters de Perpignan dans la poche avant même de jouer, en privilégiant son nouveau club, lanterne rouge du Top 14, aux célébrations de sa victoire en Coupe du monde avec l’Afrique du Sud.

« Marvin a envoyé un message fort à ses nouveaux partenaires, à ses dirigeants, aux supporters aussi. Je peux vous dire que j’ai apprécié. Les paroles, c’est une chose. Les actes, c’est différent », salue le manager catalan Franck Azéma.

C’est après avoir échangé au téléphone avec ce dernier que le deuxième ligne de 30 ans a choisi de rejoindre directement les Pyrénées-Orientales depuis Paris, plutôt que d’aller fêter au pays le quatrième sacre mondial des Springboks.

« Il était important pour moi d’être associé à un projet de club », raconte-t-il à l’AFP. « C’est pourquoi, par respect pour ma nouvelle équipe, qui est en difficulté en ce début de saison, j’ai souhaité venir tout de suite à Perpignan ».

La recrue phare de l’Usap est l’un des quatre champions du monde sud-africains engagés en Top 14 cette saison avec Cobus Reinach (Montpellier), Siya Kolisi et Trevor Nyakane (Racing 92), mais c’est le seul à avoir sacrifié la tournée de réjouissances à travers la nation arc-en-ciel.

Le néo-Perpignanais n’a disputé que deux rencontres pendant le Mondial, face aux adversaires les plus abordables de la poule des Springboks, la Roumanie et les Tonga. Il débarque donc avec fraîcheur dans le championnat de France, un pays avec lequel il a eu l’occasion se familiariser ces derniers mois.

« J’ai profité des journées off pour aller manger des glaces du côté de Toulon ou visiter les monuments de la capitale », témoigne le transfuge des Stormers, qui avait déjà connu une première expérience loin de chez lui en 2019, comme joker médical pendant quatre mois avec les Ospreys, au pays de Galles.

– Comme Montgomery –

Avant de jeter son dévolu sur Orie, Azéma avait pris soin de se renseigner auprès de deux autres champions du monde sud-africains côtoyés lorsqu’il entraînait le RC Toulon, Eben Etzebeth et Cheslin Kolbe.

« Ils m’en ont dit du bien et les échanges que j’ai pu avoir en visio avec Marvin étaient bons également », raconte l’entraîneur perpignanais. « On compte sur ses qualités physiques propres au jeu des Springboks. Il est capable de beaucoup courir, d’être bon dans le jeu aérien. Il avait envie d’un nouveau challenge, d’apporter son expérience, d’être moteur dans un groupe ».

L’intéressé, qui a joué 28 minutes le week-end dernier lors de la première victoire de la saison de Perpignan contre Toulon (26-22) et devrait enchaîner samedi à Toulouse (15h00), s’est également renseigné sur sa future équipe.

« J’ai posé des questions à Daan Human (ancien pilier du Stade toulousain) », explique-t-il. « Il m’a dit de bonnes choses, que ce serait plus dur qu’en Afrique du Sud. Il m’a surtout parlé des supporters de Perpignan ».

« Ce sont des fanatiques et j’ai pu m’en rendre compte lors de mon premier match contre Toulon. L’ambiance a été fantastique », sourit le champion du monde, qui apprend le français depuis deux mois à travers une application afin de favoriser son intégration.

Orie sait que son nouveau club a une riche histoire avec les Sud-Africains, entre le deuxième ligne Barend Britz (1984-1985, 1990-1996), l’ailier Alewyn Joubert (1991-2001) ou le demi d’ouverture Gavin Hume (2004-2014).

Sans oublier l’arrière Percy Montgomery, qui, comme lui, avait rejoint Perpignan après avoir tout juste remporté la Coupe du monde en 2007, déjà en France.

© 2023 AFP

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