Antoine Dupont, de la désillusion à XV au rêve olympique à VII

Le capitaine du XV de France Antoine Dupont, tête de gondole du rugby français, a fait d’une médaille olympique en rugby à VII l’été prochain son nouvel objectif pour oublier l’échec de la Coupe du monde à domicile.

Dès janvier, le demi de mêlée de Toulouse (27 ans, 52 sélections) va rejoindre le groupe qui prépare l’épreuve de rugby des Jeux olympiques de Paris-2024, faisant donc une croix sur le Tournoi des six nations ainsi qu’une partie de sa saison en club.

« Pour tout fan de sport, les Jeux olympiques, c’est mythique. Ça l’est peut-être un peu moins pour les fans de rugby, où on a moins cette appétence puisque le sport y est depuis peu. Malgré ça, pouvoir recevoir cet événement sportif en France, ça va être une fête incroyable. Pouvoir en faire partie et, surtout, pouvoir prétendre à une médaille olympique, c’est un challenge hyper motivant », a-t-il justifié.

Avant de penser à déloger les Fidji, médaillés d’or aux JO de Rio en 2016 puis à Tokyo en 2021, « Toto » va devoir faire ses preuves sur le circuit mondial à VII, notamment lors des étapes de Vancouver (23-25 février) et de Los Angeles (2-3 mars).

Sans lui, les Bleus ont perdu deux de leurs trois matches de poule à Dubaï en ouverture de la saison. Il leur apportera toute son ambition et sa volonté d’effacer la sortie de route prématurée du XV de France en quarts de finale du Mondial face aux futurs vainqueur sud-africains (29-28).

Cette médaille olympique, la superstar du rugby hexagonal, qui a quasiment tout gagné avec le Stade toulousain et l’équipe de France, en rêve. Mais il va devoir convaincre le manager général du VII de France Christophe Reigt et le sélectionneur Jérôme Daret. 

« C’est sûr qu’il y aura un temps d’adaptation nécessaire », a reconnu Dupont, élu meilleur quinziste du monde en 2021.

– Une croix sur le Tournoi –

« Antoine a une attitude très rugby: il ne veut pas être parachuté. Il sait que, dans une équipe de rugby, on gagne sa place », a commenté le président de la Fédération française de rugby Florian Grill.

« C’est une superbe tête de gondole, même s’il faudra se priver de lui sur le Tournoi des six nations », a ajouté le dirigeant. « Mais franchement, quelle belle image pour le rugby à VII et pour le pays! »

Ses quelques semaines de préparation seront essentielles pour que Dupont se familiarise au jeu à VII, où les espaces sont plus grands et les courses, de fait, plus nombreuses et intenses. Le format des compétitions (14 minutes, six rencontres par week-end) ainsi que son repositionnement demanderont aussi un temps d’ajustement au demi de mêlée.

Au vu du profil physique et tactique du joueur toulousain, cette adaptation ne semble pas insurmontable. « Il doit juste garder son jeu, ses qualités et ses aptitudes. Ce sera plus de l’adaptation dans le jeu courant, avec une profondeur différente, des passes plus longues et une défense un peu plus contrôlée », a expliqué à l’AFP l’ailier international Gabin Villière, qui a fait le chemin inverse il y a quelques années.

« C’est plus sur les aspects du jeu en général qu’il devra s’adapter, mais, individuellement, je pense qu’il devra garder ce qu’il fait au rugby à XV comme jouer ses duels, essayer de jouer après contact ou encore trouver des espaces », a ajouté le Toulonnais.

Les Bleus de Fabien Galthié, eux, lanceront le prochain Tournoi des six nations devant l’Irlande, le 2 février à Marseille. Sans leur talisman, donc.

Pour Paris-2024, l’occasion est belle d’ajouter un grand nom au plateau de stars qui viendront chasser les médailles du 26 juillet au 11 août. En accrochant une médaille olympique à son cou, Antoine Dupont s’inscrirait encore davantage dans la légende du rugby français.