fabien galthié

Avis de tempête sur le staff du XV de France

Touche défaillante, défense absente, stratégie erronée… Le naufrage face à l’Irlande (38-17) en ouverture du Tournoi, trois mois après l’élimination en quart de finale du Mondial-2023, met le staff du XV de France, le sélectionneur Fabien Galthié en tête, sous pression.

Quelques minutes après la défaite contre le XV du Trèfle, la plus lourde de son mandat, Galthié s’est présenté devant la presse sans véritable réponse à la déroute de ses hommes. « J’ai dit aux joueurs que ce n’était pas le moment de la réflexion. C’est le temps de la récupération. Il y a trop de déception pour être lucide dans l’analyse », avait-il alors tenté de justifier, les traits tirés, prenant son temps pour bien choisir ses mots aux côtés de son capitaine Grégory Alldritt un brin hagard.

KO debout, les Bleus? Le XV de France a clairement paru sonné à Marseille. Il faut dire que le crochet irlandais a été brutal. Mais, au-delà du score, c’est aussi -et surtout- le manque de répondant des Bleus qui interpelle.

L’équipe de France a encaissé cinq essais, une première depuis l’arrivée de Galthié en 2020. Cela ne lui était même plus arrivé depuis une lourde défaite contre l’Angleterre (44-8) dans le Tournoi 2019. Le mur érigé par Shaun Edwards, pourtant une des points forts des Bleus depuis quatre ans, semble de plus en plus friable.

Certes l’an passé, la défense avait aussi tangué, en prenant au moins trois essais, déjà contre l’Irlande, puis face à l’Ecosse (à trois reprises), au pays de Galles, à l’Australie et à l’Afrique du Sud.

Mais au Vélodrome vendredi, leur débâcle défensive, aux antipodes de la solidité affichée lors du Grand Chelem réussi en 2022 avec seulement sept essais encaissés en cinq matches, pousse les Bleus à quasiment faire une croix sur le Tournoi au soir de la 1re journée.

– Chantier –

« Ça serait dommage de ne pas être patient, laissons la régulation se mettre en place et tendons vers un jeu d’occupation, mais surtout de conservation. Puis lançons quelques jeunes de plus, il me semble que c’est le bon moment ! », a préconisé l’ancien deuxième ligne international Pascal Papé (65 sélections entre 2004 et 2015).

Le carton rouge du deuxième ligne Paul Willemse (32e) n’explique pas tout: les Bleus ont failli dans les grandes largeurs à Marseille. Outre la défense, à l’image de Matthieu Jalibert ou Jonathan Danty, qui a été aux abois face à la machine bien huilée irlandaise, la touche s’est tout simplement écroulée (4 ballons perdus).

Et que dire du physique? Les Bleus ont semblé émoussés, incapables de répondre au mordant de leurs adversaires. Certains avaient même déjà les mains sur les hanches, à la recherche d’un nouveau souffle, après à peine une demi-heure de jeu.

Un sacré baptême du feu pour le nouveau staff, composé de Patrick Arlettaz (attaque), Laurent Sempéré (conquête) et Nicolas Jeanjean (performance).

Galthié a donc pu mesurer l’ampleur du chantier qui l’attend avant de se rendre à Murrayfield. Un troisième revers de rang ferait mauvais genre pour le XV de France en quête de relance.

« On n’est pas sous pression. Si il y avait de la pression, ça voudrait dire qu’il y a un risque: aujourd’hui, on n’a pas de pression négative, plutôt une envie de bien faire », a assuré l’entraîneur de la mêlée française William Servat, en place lui depuis quatre ans.

« On sait où on en est. A la suite de ce match, on a passé du temps ensemble et on s’est rendus compte que les solutions étaient très simples. On est passé à côté, tout simplement (…) Il n’y a pas de pression. La Fédération fonctionne très bien et on ne nous a pas mis de pression supplémentaire », a insisté l’ancien talonneur international (49 sélections entre 2004 et 2012).

Toujours est-il que le temps est couvert pour les Bleus. A Murrayfield, où ils ont perdu deux de leur quatre matches joués sous son ère, Fabien Galthié ferait bien de prévoir un parapluie, sous peine de douche écossaise

© 2024 AFP

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