Mise à mal lors des deux premières journées du Tournoi des six nations, la charnière du XV de France Maxime Lucu-Matthieu Jalibert ne parvient pas à faire oublier les absences d’Antoine Dupont et Romain Ntamack. Va-t-elle garder la confiance du sélectionneur?
Jusqu’à il y a une dizaine de jours encore, Lucu, fidèle suppléant de Dupont, pouvait se targuer d’une étonnante particularité: il n’avait jamais connu la défaite avec les Bleus, en 18 sélections.
Le porte bonheur tricolore a brutalement perdu ce statut dans le naufrage collectif face à l’Irlande (38-17), en même temps qu’une partie de son crédit personnel après une prestation décevante.
Sa nouvelle contre-performance lors de la victoire laborieuse en Ecosse (20-16) samedi interroge sur sa capacité à se hisser au plus haut niveau international et il en va de même pour Jalibert, son coéquipier à Bordeaux-Bègles.
Le demi d’ouverture de 25 ans, ciblé par les Irlandais, avait notamment souffert défensivement à Marseille, avec trois plaquages manqués. Il a fait mieux dans ce domaine à Murrayfield, mais ses ratés sous les ballons hauts ont coûté cher.
Au-delà de leurs maladresses techniques, la difficulté des deux joueurs à vraiment prendre le jeu à leur compte convoque inévitablement le souvenir de Dupont et Ntamack, les titulaires habituels de la charnière, si précieuse dans l’animation offensive de l’équipe.
Lucu a pourtant une occasion en or de sortir enfin de l’ombre du meilleur joueur du monde 2021, qui fait l’impasse sur le Tournoi cette année pour se concentrer sur le rugby à VII et les Jeux olympiques de Paris.
« Max Lucu a toujours été bon avec nous, voire très bon », disait le sélectionneur Fabien Galthié avant le premier match contre l’Irlande. « C’est à lui maintenant de prendre la charge, avec sérénité, avec ce qu’il sait faire, ses atouts, ses qualités ».
– Le Garrec contre l’Italie? –
Pourtant irréprochable avec l’UBB depuis son retour de la Coupe du monde, le demi de mêlée de 31 ans, promu parmi les cadres du vestiaire français, n’a pas su saisir sa chance jusqu’ici et sa sortie dès la 50e minute ce week-end en Ecosse sonne comme un désaveu.
Son remplaçant, Nolann Le Garrec, s’est en plus mis en évidence lors de sa demi-heure sur le terrain. Comme la semaine précédente contre le XV du Trèfle, le jeune joueur du Racing 92 (21 ans) a apporté de la vitesse au jeu des Bleus et lancé son ailier Louis Bielle-Biarrey vers l’essai de la gagne.
De quoi bousculer la nouvelle hiérarchie du poste? Galthié n’est pas forcément adepte du turnover, mais la réception de l’Italie dans deux semaines à Lille pourrait être l’occasion d’essayer autre chose.
Si la France dispose d’un réservoir important pour le numéro 9 avec Baptiste Couilloud, le jeune Clermontois Baptiste Jauneau ou Baptiste Serin, actuellement blessé, la concurrence pousse un peu moins fort derrière Jalibert en l’absence de Ntamack, gravement touché à un genou en août dernier.
Dans son premier groupe pour le Tournoi, le staff des Bleus avait préféré l’ouvreur du Racing Antoine Gibert, encore jamais appelé, à celui de La Rochelle Antoine Hastoy, qui avait pourtant disputé le Mondial.
Gibert a l’avantage de jouer en club avec Le Garrec si jamais la charnière grinçante de l’UBB Lucu-Jalibert devait être mise en concurrence pour la suite du Tournoi.
© 2024 AFP
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