Pendant le Tournoi des six nations, le Top 14 continue: longtemps décriées, les journées de doublons sont désormais vues par les clubs pourvoyeurs d’internationaux comme une opportunité pour donner plus de temps de jeu à l’ensemble de leurs effectifs.
« J’apprécie la période des Six nations », avait assuré Stuart Lancaster avant de recevoir le Stade toulousain fin janvier. Pourtant, l’entraîneur du Racing 92 était alors privé de six de ses internationaux, dont le deuxième ligne Cameron Woki et le demi de mêlée Nolann Le Garrec, partis avec le XV de France.
« C’est positif pour le développement des jeunes joueurs et ça créé aussi des opportunités dans l’effectif pour les joueurs qui n’ont pas beaucoup joué depuis le début de saison », avait alors détaillé Lancaster, citant notamment le centre Olivier Klemenczak, titulaire à la place de Gaël Fickou face à Montpellier.
Après s’en être beaucoup plaint, notamment sur la fin de la période Guy Novès (1993-2015), le Stade toulousain a aussi pris le parti de ne plus critiquer les doublons, malgré l’absence de sept de ses internationaux français pour affronter Oyonnax la semaine dernière.
– « Pas l’équipe B » –
A l’instar de Stuart Lancaster, le staff des Rouge et Noir voit dans ces six journées sans ou avec peu d’internationaux une opportunité de donner du temps de jeu à des jeunes, comme le talonneur Guillaume Cramont.
« On a envie de montrer qu’on a tous notre place ici et que ça reste le Stade toulousain, pas l’équipe B du Stade toulousain », a souligné le joueur de 23 ans, titulaire en l’absence de Peato Mauvaka et de Julien Marchand.
« Ils ont envie de montrer toutes leurs compétences. Tout le monde est à l’écoute et il y a beaucoup d’énergie à l’entraînement », a observé l’entraineur des arrière du Stade toulousain Clément Poitrenaud.
Vainqueur de ses trois premiers doublons, le Stade toulousain et son armada tricolore ont l’expérience de ces périodes internationales. Mais pour autant tout ne se passe pas toujours bien: en 2022, les joueurs d’Ugo Mola n’avaient remporté qu’un seul de leurs six doublons.
Malgré le discours positif de son entraineur, le Racing 92 marque le pas. Depuis le début du Tournoi des six nations, les Ciel et Blanc restent sur trois défaites.
« C’est une période compliquée pour nous, c’est sûr. On est un peu à flux tendu au poste de demi de mêlée, par exemple, avec un seul spécialiste au club et deux autres qui peuvent le couvrir en équipe de France », a concédé Lancaster après la défaite face à Montpellier (44-20).
– « Une carte à jouer » –
Du côté de Bordeaux-Bègles, orphelin de la quasi-totalité de sa ligne arrière, les résultats sont aussi à la peine. Après une série de cinq victoires consécutives, les Girondins n’ont remporté qu’un seul de leurs trois doublons.
« Pour l’UBB, c’est quand même nouveau d’avoir sept, huit joueurs appelés », a souligné l’entraineur de la défense bordelaise Christophe Laussucq: « C’est une satisfaction pour toutes les strates du club mais c’est aussi forcément une nouvelle problématique » qui contraint le club à « lancer les jeunes ».
« Ce n’est pas forcément quelque chose qui nous arrange mais ça peut être positif pour la suite », a positivé Laussucq. A l’approche des phases finales, ces jeunes joueurs ont « une carte à jouer » pour montrer qu’ils peuvent faire partie du groupe en dehors des périodes de doublon, a affirmé de son côté Poitrenaud.
Au Racing 92, « cette période permet de continuer à développer la cohésion du groupe » en concernant l’ensemble de l’effectif, avec en ligne de mire les phases finales de Top 14 et de Champions Cup.
« Je sais de mon temps au Leinster que les titres se gagnent en juin, pas en février », a expliqué Lancaster. Mais si le Bouclier de Brennus ne se gagne pas pendant les doublons, c’est à ce moment-là qu’il peut se perdre.
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© 2024 AFP
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