L’Irlande a survolé le Tournoi des six nations avec une défense robuste et une ligne offensive redoutable avant d’aller à Twickenham samedi (17h45) poursuivre son rêve de Grand Chelem contre une équipe d’Angleterre en panne d’attaque et à la tactique défensive contestée.
En cas de nouvelle victoire bonifiée, l’Irlande (15 points après trois matches) conserverait son titre avant même l’ultime journée contre l’Ecosse, son dauphin (9 pts), qui se déplace samedi (15h15) en Italie.
Le XV du Trèfle a pour l’heure fait carton plein, avec le bonus offensif (quatre essais ou plus) à chaque match, tout en érigeant une barrière quasiment infranchissable derrière: seulement 24 points encaissés.
Seuls Damian Penaud et Paul Gabrillagues ont franchi la ligne d’en-but durant la lourde défaite initiale des Bleus (38-17) à Marseille. L’Italie a été fanny à Dublin (36-0) et le pays de Galles n’y a marqué qu’un essai de pénalité (31-7).
Sa différence entre points marqués et points encaissés est largement positive après trois journées (+81), un contraste saisissant avec l’Angleterre qui est dans le rouge (-4).
Le XV de la Rose, en effet, n’est pas vraiment d’attaque avec ses six essais marqués dans le Tournoi, contre sept encaissés.
– « Blitz Defence » –
La maladresse aperçue il y a deux semaines en Ecosse (défaite 30-21), avec 25 erreurs de main et 22 pertes de balle, a fait tiquer l’ancien international Ben Youngs.
Il y a « des joueurs merveilleux et doués » et pourtant trop de gâchis, aussi, a-t-il affirmé dans un podcast. « Cela me fait penser qu’ils ne font peut-être pas assez de répétitions pendant la semaine ».
« Peut-être que l’attaque n’est pas autant au centre de l’attention qu’elle devrait l’être parce qu’il y a un nouveau système défensif (érigé en priorité, ndlr) », a-t-il insisté.
De fait, le sélectionneur Steve Borthwick s’emploie à dupliquer la « Blitz Defence » de l’Afrique du sud, double championne du monde en titre, avec l’aide de son nouvel adjoint Felix Jones, venu du staff des Sprinboks.
Cette stratégie consiste à étouffer les attaques adverses, d’abord, avant de développer les siennes, une approche tactique qui fait grincer des dents, au pays.
« Je ne me mêle pas du tout des critiques », a balayé jeudi Andy Farrell, le sélectionneur anglais de l’Irlande, interrogé sur le sujet. « Je regarde les individus, la façon dont ils jouent, le staff technique qu’ils ont, le plan qu’ils ont, une équipe fantastique qui va se préparer à donner tout ce qu’elle a. Cela les rend incroyablement dangereux ».
Farrell ne veut pas fanfaronner, ni livrer le moindre pronostic: « Je ne suis pas Mystic Meg (surnom d’une ancienne astrologue anglaise, ndlr), je ne sais pas ce qui va se passer (samedi à Twickenham) ».
L’Angleterre n’a plus battu l’Irlande depuis 2020, certes, mais lui se souvient d’une victoire difficile (29-16) au dernier Tournoi. « Il y a eu beaucoup d’arrêts de jeu et il n’y avait pas que des erreurs, le jeu était lent. Je ne sais pas si c’est une tactique de l’Angleterre, mais je pense qu’il faut s’attendre à ce qu’il en soit de même ».
A écouter Borthwick, il semblerait qu’il ait vu juste. « C’est une équipe très forte si on la laisse aller à son rythme. Nous devons donc nous assurer qu’ils ne trouvent pas ce rythme », a-t-il dit à propos de l’Irlande, la « meilleure équipe du monde » à l’heure actuelle.
© 2024 AFP
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