Léo Barré, cap sur l’avenir

Sorti « grandi » de sa première sélection avec le XV de France à Cardiff malgré « du bon et du moins bon », le jeune arrière Léo Barré continuera samedi face à l’Angleterre de poser les jalons du bel avenir qui lui est promis.

Le grand blond de 21 ans s’est attelé cette semaine à « vite redescendre du nuage » sur lequel il était monté à la faveur de ses débuts en bleu victorieux dimanche au pays de Galles (45-24).

« Ca m’a fait énormément plaisir, m’a procuré énormément de fierté », témoigne-t-il. « Avant le match, il y avait une excitation énorme de jouer, de me donner à 100%. Je suis très heureux d’avoir gagné, dans un stade comme ça. »

Démarrer dans le décorum intimidant du Millennium Stadium — son toit fermé, son déferlement de flammes, ses choeurs assourdissants — n’était pas forcément un cadeau.

Le joueur du Stade français, très appliqué, a commis quelques erreurs, comme les autres néophytes lancés dans le grand bain gallois, avant de se libérer davantage offensivement en deuxième mi-temps.

« Il y a eu du bon et du moins bon », reconnaît-il. « J’étais dans l’apprentissage et la prise d’expérience. Il y a certaines actions où j’aurais pu mieux faire. J’ai été bien entouré, les mecs ont été très positifs autour de moi. Je sors grandi de cette première expérience. »

Barré a notamment apporté à Cardiff quelques assurances sur la longueur de son jeu au pied et ses capacités sous les ballons hauts, l’un des talons d’Achille des Bleus.

Avant de lui offrir sa première sélection, Fabien Galthié avait d’ailleurs relevé ses « qualités aériennes », en plus de sa polyvalence et de sa vitesse: « Il est naturellement venu chercher ce maillot, de manière cohérente ».

– Un « finisseur » idéal? –

Le sélectionneur prête « beaucoup de punch et d’énergie » au natif des Yvelines, où ce pur produit du rugby francilien a touché ses premiers ballons, à Versailles, avant de gravir progressivement les échelons à Massy et au Stade français.

Formé à l’ouverture et également capable d’évoluer au centre, il a réalisé une excellente première partie de saison avec les Soldats roses en étant plus régulièrement utilisé à l’arrière.

« On a essayé de le fixer à un poste pour qu’il puisse s’épanouir, trouver une régularité et prendre un peu ses marques », explique son entraîneur à Paris Karim Ghezal. « C’est un joueur posé, intelligent, structuré, qui a la tête sur les épaules. Il a toutes les qualités pour être un très bon joueur de rugby. »

Son idylle naissante avec les Bleus ne pourrait pourtant être qu’une parenthèse enchantée pour Barré, dont la titularisation est due en partie à la blessure de Matthieu Jalibert, qui a conduit le staff tricolore à faire monter Thomas Ramos à l’ouverture.

Passé devant Melvyn Jaminet dans la hiérarchie du numéro 15, Barré devrait perdre sa place dans le XV de départ lorsque Romain Ntamack sera de retour aux affaires et Ramos, indispensable dans le leadership et face aux perches, replacé à son poste de prédilection.

« C’est un moment très sympa, très cool à vivre, mais ça peut très vite monter comme très vite redescendre. On reste humble et on continue à bosser », disait récemment le Parisien, qui a en revanche un coup à jouer pour s’installer sur le banc.

Car sous ses airs de gendre idéal, le néo-international à la grande mèche blonde, grâce à sa polyvalence 10-12-15, a aussi tout du « finisseur » idéal.

© 2024 AFP

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