Le Montpellier Hérault Rugby (MHR) traverse une situation financière délicate, marquée par une dépendance importante aux fonds injectés par son principal actionnaire, Mohed Altrad. C’est ce que révèle un rapport de la Chambre régionale des comptes d’Occitanie, couvrant les exercices de 2017 à 2023, qui dresse un tableau préoccupant de la gestion économique du club.
Le MHR, malgré son titre de champion de France en 2022, fait face à un déficit d’exploitation structurel. Ce constat met en lumière une fragilité financière profonde, exacerbée par une affluence moyenne de seulement 71 % au GGL Stadium lors de la saison 2022-2023. Ce chiffre est loin des taux de remplissage quasi-complets observés chez des concurrents tels que le Stade Toulousain ou le Stade Rochelais. Cette faible affluence se traduit par des recettes de billetterie insignifiantes, incapables de compenser des charges sociales et salariales qui absorbent presque la totalité du chiffre d’affaires.
Dans ce contexte, le rapport souligne la dépendance critique du club envers les apports financiers de Mohed Altrad. Entre 2017 et 2023, la holding Altrad Participations a renoncé à des créances pour un montant total de 31,8 millions d’euros, garantissant ainsi la survie du MHR. En parallèle, un contrat de sponsoring avec Altrad investissement authority a rapporté 29 millions d’euros supplémentaires sur la même période. Ces financements, essentiels pour le club, mettent en évidence une économie de subsistance soutenue presque exclusivement par la générosité de son actionnaire majoritaire.
Malgré la récente cession de la direction générale du club, Mohed Altrad reste au cœur du processus décisionnel en tant que président du conseil d’administration. Le rapport précise que bien que l’assemblée générale du MHR compte 28 actionnaires, la domination d’Altrad Participations, qui détient près de 96 % du capital, confère à Mohed Altrad un contrôle quasi absolu sur les décisions.
Enfin, la Chambre régionale des comptes recommande une meilleure transparence sur les flux financiers entre les branches professionnelle et amateur du club, ainsi qu’une utilisation plus claire des subventions publiques, qui dépassent les deux millions d’euros annuels. Cette situation soulève des questions sur la viabilité à long terme du MHR sans le soutien indéfectible de Mohed Altrad, plaçant le club dans une position de grande vulnérabilité économique.
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