Pour la dernière rencontre du Pro D2, ce dimanche 7 mars, Grenoble recevait Colomiers pour un match à très forts enjeux pour les deux clubs prétendants aux phases finales. Colomiers, vainqueur de Nevers le week-end dernier en terre bourguignonne s’est confortablement installé à la cinquième place repoussant les Nivernais et les Grenoblois, défaits à Biarritz, respectivement de cinq et dix points. Très à l’aise à l’extérieur cette saison, puisque vainqueurs à de nombreuses reprises, les banlieusards toulousains viennent à Grenoble sans complexe et, avec la ferme intention de rééditer leur exploit de la saison dernière en ouverture du championnat Pro D2, eux qui étaient venus s’imposer au Stade des Alpes à la surprise générale. En cas de victoire, les hommes de Julien Sarraute savent qu’ils repousseraient définitivement Grenoble, un concurrent aux phases qualificatives et, doubleraient les Oyomens, qui ont perdu une nouvelle fois à domicile ce week-end. Les Columérins ont tout à gagner et pas grand-chose à perdre en venant dans les Alpes. Quant aux Grenoblois, ils savent, qu’en cas de victoire, ils pourraient faire un sérieux rapproché au classement, puisque Nevers et Montauban ont perdu sur leur pelouse, voire même intégrés le Top 6 en cas de succès avec bonus offensif. Or cette saison, le gain de bonus offensif n’est pas vraiment un domaine où les Grenoblois excellent puisqu’ils n’en ont obtenus qu’un seul à domicile. Les victoires iséroises acquises au Stade des Alpes l’ont été très souvent dans la douleur. Les Grenoblois ont une très grosse pression sur leurs épaules avant la rencontre. Ils n’ont pas le droit à l’erreur. Stéphane Glas a compris, très intelligemment, qu’il devait, absolument, disposer de ses cadres pour cette rencontre, c’est pourquoi, il les avait mis au repos le week-end dernier.
Au match aller en Haute-Garonne, Grenoble avait été secoué en conquête, notamment en mêlée, et Antony Alves, qui revenait de blessure, avait souffert face à son vis-à-vis et avait été sorti au bout de vingt-cinq minutes de jeu. Incontestablement, Antony a pris sa revanche cette fois-ci et, de forme belle manière. D’ailleurs, c’est toute la première ligne qui aura été à l’honneur ce dimanche, obtenant quatre pénalités. De plus, la touche offensive aura été très bonne, de même que celle défensive qui aura volé trois ou quatre ballons importants. La conquête du ballon dans les phases de combat par les Grenoblois aura été la clé du match, comme d’ailleurs, dans tout match de rugby. Mais, dans ce match, la conquête grenobloise aura été, clairement, au rendez-vous d’une façon remarquable par rapport au début de saison au cours duquel, la mêlée tanguait plus que de raison et où, la touche perdait de sérieuses minutions. L’apport de l’expérimenté Jean-Charles Orioli, en décembre, n’est pas étranger à la bonne évolution de la conquête iséroise, lui, qui était sans club au début de saison, et qui a joué son premier match sous les couleurs grenobloises, justement contre Colomiers, le 10 décembre 2020.
Depuis cette brillante victoire à Oyonnax, au tout début de l’année 2021, le jeu d’attaque grenoblois a été également changé. Là, encore, un homme d’expérience, Timoci Nagusa, 33 ans, a complétement décomplexé l’attaque grenobloise composée de jeunes joueurs, Capuozzo, 21 ans, Adrien Séguret, 22 ans, Karim Qadiri, 25 ans, qui jouait en fédérale une l’année passée. Seul, le Fidjien, Benito Maselivu,32 ans, parvenait à sauver les apparences de l’attaque grenobloise dans certains matchs, comme contre Rouen à domicile dans les dernières secondes. Depuis la présence de Timoci sur l’aile gauche de l’attaque de Grenoble, le Fidjien se distingue par ses gestes techniques qui font la différence. Même s’il a perdu de la vitesse, il n’a pas perdu le sens du jeu et les bons coups à faire pour tromper les défenses adverses. Tim est à l’initiative sur le premier essai grenoblois. Il joue magnifiquement dans son couloir avec Ange Capuozzo, et qui met, alors toute l’équipe dans l’avancée. Ajouter à cela, une grosse débauche d’énergie des avants grenoblois, avec à sa tête un royal Déon Fourie, joueur d’expérience (34 ans) pétri de talent, qui est dans tous les bons coups aussi bien en défense dans les rucks que dans les relais entre les avants et les trois-quarts. Le premier essai marqué par Halaifonua, est la parfaite illustration du bon enchaînement du jeu des trois-quarts et des avants, parti d’une relance initiée par le duo Nagusa-Capuozzo.
Au cours du premier acte, copieusement dominé par la conquête grenoblois, Grenoble n’a pas réussi à prendre le large au score en raison du déchet dans le jeu malgré de multiples tentatives. Un seul essai pour au moins deux ou trois occasions franches, notamment une belle prise d’intervalle de Timoci Nagusa, suivie d’une grosse percée et d’un bon relais avec Déon Fourie, qui s’est coupé un peu trop vite de son soutien. De plus, la défense grenobloise s’est faite surprendre à plusieurs reprises par des Columérins, très joueurs, capables de porter parfaitement le ballon. Il aura fallu des retours inespérés de certains joueurs ou d’une magnifique cuillère de Corentin Glénat pour stopper le contre columérin sur une interception de Palisson. La mi-temps est sifflée sur le score de 13 à 6 à l’avantage des Grenoblois, qui finalement, ont très bien su maitriser leur adversaire en gagnant la bataille de la conquête, même s’il se sont fait peur en défense par quelques fulgurances columérines.
La seconde période démarre tambour battant par les Isérois, qui marquent un super essai en bout de ligne par Taleta Tupuola, après seulement quelques minutes de jeu. Le très beau mouvement des trois- quarts permet à Tupuola de se retrouver seul dans le couloir des 5 m à quelques mètres de l’en-but, de passer en force le long de la touche, puis de déposer d’une main le ballon derrière la ligne. Grenoble s’envole au score 18-6. On pense alors que le break est définitivement fait. Mais, les Columérins ne l’entendent pas de cette oreille. Pendant, vingt minutes, Grenoble retombe dans ses travers du début de saison. La mêlée commence à moins bien aller, un ballon est perdu en touche, Timoci Nagusa prend un carton jaune sur un en-avant volontaire. Colomiers revient à 2 points :18-16 ! Il reste un quart d’heure de jeu, et on se demande si l’on ne va pas revivre le même scénario du match de l’année passée perdu par les Isérois quand les Haut- Garonnais les avaient coiffés dans le money time. Mais, cette année, même dans les moments difficiles, Grenoble ne lâche rien. L’état d’esprit du groupe lui permet de faire basculer les rencontres. Ainsi, alors que les Columérins se lancent dans une nouvelle attaque, Ange Capuozzo intercepte le ballon et file le déposer entre les perches. Le match bascule définitivement en faveur des hommes de Stéphane Glas qui parachèvent leur succès par un dernier essai marqué par Benito Maselivu. Sur un beau mouvement initié par Séguret et Capuozzo, Bénito, en finisseur, mystifie les derniers défenseurs columérins de crochets dévastateurs ! Victoire bonifiée des Grenoblois, fruit d’un très bon jeu de trois-quarts et d’une très bonne conquête, celle qui permet de s’installer à la sixième place au classement. Très bonne opération pour le FCG lors de cette vingt-deuxième journée. La remontée grenobloise est lancée, elle demande, assurément encore, confirmation la semaine prochaine à Mont-de-Marsan. Deux rencontres intéresseront Grenoble : Carcassonne-Nevers/ Montauban-Vannes.
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