L’ancien international français Abdelatif Benazzi est passé tout près de devenir président de World Rugby. Lors d’une élection serrée, il a été devancé par l’Australien Brett Robinson, qui l’a emporté avec 27 voix contre 25. Une défaite au goût amer pour Benazzi, mais qui souligne sa capacité à ébranler un système encore largement dominé par les nations historiques du rugby.
Un scrutin sous tension
La campagne de Benazzi, lancée tardivement en septembre, s’est révélée percutante. Malgré le soutien de plusieurs fédérations historiques, il a manqué deux voix pour s’imposer. Lors du premier tour, il s’était classé juste derrière Robinson (22 voix contre 21), éliminant l’Italien Andrea Rinaldo. Le second tour a confirmé l’avance du candidat australien.
L’échec de Benazzi reflète en partie les divisions au sein de l’institution, où les tractations en coulisses ont joué un rôle déterminant. « Mon message est passé, mais c’est la politique qui a fait basculer les choses », a-t-il confié à Rugbyrama.
Brett Robinson, un programme tourné vers la modernisation
Ancien troisième ligne australien, Brett Robinson a centré sa campagne sur la dynamisation du jeu et l’optimisation des revenus commerciaux. Il défend des réformes comme la réduction des temps morts en match et l’expérimentation du carton rouge de 20 minutes, une mesure critiquée par la France pour ses implications sur la sécurité des joueurs.
Robinson mise également sur le lancement de la Coupe des Nations en 2026, une compétition remplaçant les tournées traditionnelles, afin de renforcer l’attractivité internationale du rugby.
Une France en quête de poids dans les instances, Benazzi reste déterminé
La défaite de Benazzi est un revers pour la France, qui cherchait à regagner de l’influence après les mandats de Bernard Lapasset (2008-2016). Florian Grill, président de la Fédération française de rugby (FFR), regrette un résultat qui « engage à ouvrir les discussions » mais promet de continuer à défendre les intérêts français.
Benazzi, vice-président de la FFR, reste quant à lui déterminé. Il compte poursuivre ses efforts pour démocratiser le rugby et attirer de nouveaux investisseurs. « Je suis plus motivé que jamais. Nous allons continuer à défendre nos valeurs et nos idées », a-t-il affirmé.
Pour résumer
Abdelatif Benazzi a échoué de peu à prendre la présidence de World Rugby face à l’Australien Brett Robinson. Cette élection serrée souligne les enjeux politiques au sein de l’institution et la nécessité pour la France de redoubler d’efforts pour peser davantage sur l’échiquier international.