Buenos Aires, 26 jan 2023 (AFP) – Repentants, en larmes pour certains, huit jeunes rugbymen argentins de 21 à 23 ans, qui encourent la perpétuité pour le passage à tabac mortel d’un étudiant, ont jeudi demandé pardon et clémence, assurant n’avoir « jamais voulu tuer ».
« Je demande pardon à la famille. Et à toutes les personnes affectées » (…) « J’aimerais pouvoir remonter le temps et changer tout cela » (…) « Je n’ai jamais eu l’intention de tuer qui que ce soit » (…) « J’y pense tous les jours » (..) « Quoique vous (juges) déciderez sera juste » (…) « Dieu vous bénisse ».
Repentance sincère ou stratégie de défense, les huit accusés – qui jusque là étaient restés mutiques – ont tour à tour fait une brève déclaration, lorsque la parole leur a été donnée une dernière fois, après les plaidoiries de la défense, au procès qui clôt sa quatrième semaine à Dolores, à 220 km au sud de Buenos Aires.
La prison à perpétuité a été requise mercredi contre les huit accusés, en tant que « co-auteurs d’un homicide doublement aggravé » car commis en réunion et avec préméditation.
Le 18 janvier 2020 à l’aube, après un début de bagarre dans une boîte de nuit de Villa Gesell (370 km de Buenos Aires), une station balnéaire populaire auprès des jeunes, les protagonistes avaient été expulsés de l’établissement.
Puis, à l’extérieur, les accusés avaient isolé, roué de coups de poing et de pieds Fernando Baez Sosa, un étudiant en droit de 18 ans, qui était décédé des suites de ses lésions.
Le drame, concernant des jeunes d’alors 18-20 ans et empreint d’une grande violence, avait provoqué une profonde émotion en Argentine à l’époque, entraînant des manifestations dans plusieurs villes, dont Villa Gesell et la capitale Buenos Aires.
Jeudi, la défense a admis l’agression mais dénoncé « l’incohérence » du chef d’inculpation, s’attachant à démonter la thèse de la préméditation, « un plan de tuer qui n’a jamais pu être prouvé » par l’accusation, selon Hugo Tomei, avocat des huit jeunes.
Il a demandé que tous soient donc relaxés du chef jugé, et qu’une éventuelle condamnation, si elle devait avoir lieu, le soit pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans intention de la donner –ce qui n’entraînerait qu’une peine de six ans maximum- ou pour « homicide simple » (25 ans).
L’avocat a aussi souligné qu' »on ne pourrait jamais savoir qui a tué », c’est-à-dire qui a porté le coup fatal.
Le verdict, initialement prévu pour le 31 janvier, a été repoussé au 6 février.
© 2022 AFP
Coffrets Cadeaux autour de la Truffe Noire : Truffes VIP