Biarritz, un avenir en suspens

Où va Biarritz ? Mal en point financièrement et sportivement, mené par une direction qui souhaite s’en aller, le club englué en fond de Pro D2 vogue dans l’incertitude mais avec l’espoir de jours meilleurs grâce à de nouveaux investisseurs.

Qu’il est loin le temps où l’équipe basque faisait peur sur le terrain ! Monument du rugby français, quintuple champion de France et double finaliste européen en 2006 et 2010, le BO est ensuite rentré dans le rang, avec un soubresaut en 2021, un barrage d’accession historique remporté aux tirs au but face au voisin Bayonne, sur lequel le club n’a pas su ou pu capitaliser.

L’arrivée à sa tête en 2018 du duo formé par Louis-Vincent Gave (propriétaire) et Jean-Baptiste Aldigé (président au quotidien), débarqués en sauveur, était censé lui redonner un coup de fouet.

Cela s’est surtout traduit en coulisses avec des prises de positions iconoclastes et des agissements heurtant parfois les us et coutumes établis, jusqu’à se mettre à dos bon nombre d’acteurs locaux à commencer par la nouvelle équipe municipale dirigée par Maider Arosteguy (LR), élue en 2020.

– « Biarritz, c’est Dallas » –

Combien de fois a-t-on entendu ces dernières années, « Biarritz, c’est Dallas » ? Une référence née de la guéguerre entre le club et la mairie au sujet de l’avenir du plateau d’Aguilera, où se situe le stade un peu défraîchi de l’équipe, avec ses parcelles immobilières lorgnées par les dirigeants du BO en quête d’entrées d’argent pour se développer.

Passons l’épisode des coupures d’eau dans les vestiaires, les portes closes d’où filtraient les noms d’oiseaux, les bisbilles avec la section amateur, avec les +Galactiques+ qui ont fait les beaux jours du BO dix ans durant et garants de ce passé, les rumeurs de délocalisation du club à Lille, Nice, Grenoble et dernièrement Saint-Sébastien au pays basque espagnol…

La volonté de vendre le club pour un euro symbolique, annoncée par le journal Sud Ouest la semaine dernière et confirmée lundi aux joueurs par Aldigé, n’a pas surpris grand monde.

L’été dernier déjà, Agen était prêt à accueillir cette direction biarrote et une grande partie de son effectif. Dans le même temps, l’homme d’affaires limougeaud Romain Détré était prêt à la remplacer moyennant trois millions d’euros. Mais l’affaire a capoté malgré un accord de principe et Détré a finalement investi à Limoges, en 4e division.

– « Repreneurs étrangers »-

Malgré ces péripéties, Biarritz demeure attractif et la mairie entend bien user de cette corde pour attirer de nouveaux investisseurs et éviter une liquidation.

« Nous avons potentiellement un repreneur, engagé dans le développement du rugby pro et amateur, pour permettre la continuité de l’ancrage du club à Biarritz. Mais tout cela doit se faire dans la plus grande confidentialité », a confirmé à l’AFP la maire de Biarritz, précisant qu’il s’agissait de « repreneurs étrangers ».

« C’est un projet sportif et de réhabilitation des infrastructures », ajoute Maider Arosteguy, évoquant « la rénovation voire la création d’un nouveau stade qui n’a pas été suffisamment entretenu et dont la configuration est aujourd’hui obsolète ».

L’ancien arrière international Serge Blanco, légende et ancien président du BO, se démène lui aussi pour éviter que ce joyau disparaisse du paysage ovale. Aujourd’hui en froid avec Aldigé, il n’a pas répondu aux sollicitations de l’AFP, tout comme les dirigeants du club basque.

Quant aux joueurs, ils se sont offert un peu d’air en enchaînant deux victoires, sur le leader Vannes (12-10) la semaine dernière, puis Montauban (33-19), un concurrent direct pour le maintien, à qui ils ont cédé la place de barragiste vendredi.

Mais avec seulement trois longueurs d’avance sur les Tarn-et-Garonnais, à sept journées de la fin, ils devront encore cravacher pour assurer la place du club en Pro D2.

© 2024 AFP

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