Whangarei (Nouvelle-Zélande), 28 oct 2022 (AFP) – Le XV de France féminin « ne peut pas se permettre un gros trou d’air » face à l’Italie, prévient la demie d’ouverture des Bleus Caroline Drouin dans un entretien à l’AFP vendredi, à la veille de son quart de finale du Mondial à Whangarei (nord).
Q: Quel bilan tirez-vous des phases de poule?
R: « On n’avait pas une poule facile avec les Fidji, les +Sud’Af’+ et les Anglaises, mais on a pris étape après étape et c’est chose faite, on est quarts et c’était notre premier objectif. On a un groupe jeune, certaines pour qui c’était leurs premiers pas dans un Mondial, et je trouve que tout le monde a plutôt bien réussi à gérer émotionnellement le contexte et l’évènement. Après, dans le jeu, on est allée crescendo: on a retrouvé notre ADN défensif contre l’Angleterre et à présent c’est notre versant offensif qu’il faut qu’on maîtrise. En laissant énormément d’énergie en défense, on a tendance à être plus imprécises en attaque et c’est ce qu’on est en train d’essayer de régler ».
Q: Samedi, vous serez nouveau titulaire à l’ouverture, après avoir été déplacée au centre face aux Fidji: comment vous adaptez-vous?
R: « J’ai la capacité à présent de passer du 10 au 12, je connais les attendus à chaque poste. Je sais aussi ce que je peux apporter quand je suis 10 et que je bascule 12 (en fin de match, ndlr), ça se fait assez naturellement. Et quand je suis titulaire au centre, je sais aussi ce qu’attend un numéro 10. Dans cette Coupe du monde, clairement, il faut laisser son intérêt personnel de côté et se mettre au service de l’équipe ».
Q: Qu’attend de vous l’encadrement face à l’Italie?
R: « Il nous faut retrouver de l’animation offensive, dans le jeu, mettre du liant entre devant et derrière. D’autant que l’Italie est une équipe qui se connaît très bien. Collectivement, il y a très peu de rotations depuis quelques années, donc entre elles la connexion est assez forte. C’est vraiment bluffant quand tu les vois jouer: il y a beaucoup de passes après contact, leur jeu est très vivant, avec le ballon tout le temps en mouvement. Offensivement, c’est une équipe très menaçante, le danger est permanent, de partout ».
Q: Durant vos trois affrontements avec les Italiennes, il y a toujours une phase durant laquelle elles vous font déjouer: comment l’expliquez-vous?
R: « En général, on fait une très grosse entame puis il y a un petit flottement avant de réussir à mettre un coup d’accélérateur. Contre les Anglaises, on a bien maintenu notre niveau durant 80 minutes; contre les Fidji, il y a aussi un petit +trou+ mais on arrive à remettre le main sur le ballon et à retrouver notre jeu. Là clairement, à ce stade de la compétition, on ne peut pas se permettre d’avoir un gros trou d’air. Donc, on va essayer d’être concentrées pendant 80 minutes, de faire en sorte de marquer vite les esprits en débutant fort le match puis de maintenir ce rythme tout le long ».
Q: Avec l’équipe de France à VII, vous êtes médaillée d’argent à Tokyo, faites-vous profiter vos coéquipières à XV de cette expérience?
R: « Toute expérience est toujours bonne à partager mais pour l’instant, je n’ai pas vraiment eu besoin de le faire, tout le monde était concentré et je n’ai pas senti cette pression du match à élimination directe. Tout le monde a conscience de l’enjeu et le groupe se porte vraiment bien. On a ainsi pu profiter dimanche d’un moment convivial tous ensemble à la plage et c’était vraiment chouette pour le corps et l’esprit. L’expérience servira plutôt la semaine prochaine: si on va en demi-finale, à l’Eden Park contre les +Black Ferns+, ce ne sera clairement pas la même tension ».
Propos recueillis par Laure BRUMONT.
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