Le derby Toulouse-Castres verra s’affronter samedi en ouverture de la 17e journée les deux meilleures attaques du Top 14. Rien de surprenant côté toulousain, mais une nouveauté pour le CO, qui se prend au jeu cette saison, entre « French flair » et influence fidjienne.

Les deux rivaux occitans, distants d’un peu plus d’une heure par la route en attendant l’A69, ont longtemps porté en étendard leurs approches antagoniques du rugby.

Une opposition de styles, presque caricaturale, entre la puissante capitale régionale et la sous-préfecture tarnaise de 40.000 habitants. Entre les adeptes d’un jeu de mouvement flamboyant et des durs au mal davantage portés sur le combat.

Ce n’est plus tout à fait vrai. Depuis le début de la saison, Castres a clairement revu ses ambitions offensives à la hausse et les statistiques le confirment.

Les Bleu et Blanc ont la deuxième meilleure attaque du championnat (439 points) derrière Toulouse. Ils sont deuxièmes également au nombre de passes après contact, troisièmes sur les essais marqués et quatrièmes sur les franchissements.

« C’est ça, Castres, maintenant. Ce n’est plus l’équipe d’il y a quelques années », apprécie le troisième ligne canadien Tyler Ardron. « On est une équipe qui a envie de jouer et de marquer ».

Comment expliquer une telle métamorphose après une saison 2022-2023 décevante (9e place) marquée par le limogeage en cours de route du manager Pierre-Henry Broncan?

Son successeur, l’Irlandais Jeremy Davidson, n’avait pas mis en place un jeu particulièrement expansif lors de ses trois saisons et demi à la tête de Brive.

Bien épaulé par l’entraîneur des trois-quarts David Darricarrère, l’ancien deuxième ligne de l’Ulster dispose dans le Tarn d’un effectif qui lui permet d’être plus ambitieux.

– Nakarawa, roi des offloads –

Le deuxième ligne fidjien Leone Nakarawa vit d’abord, à 35 ans, une deuxième jeunesse. C’est, de loin, le joueur effectuant le plus de passes après contact du Top 14.

La rampe de lancement de l’attaque du CO, qui vient d’y prolonger son contrat d’un an, entraîne dans son sillage ses compatriotes des lignes arrières Filipo Nakosi, Vilimoni Botitu, Adrea Cocagi et Josaia Raisuqe, naturellement tournés vers l’attaque, quitte à prendre un peu trop de risques parfois.

« Il y a les Fidjiens, mais aussi le French flair des Français. C’est une osmose entre tout le monde », souligne le jeune demi d’ouverture Louis Le Brun (22 ans), pas étranger au nouveau visage présenté par son équipe.

Plus joueur que son prédécesseur au poste Benjamin Urdapilleta, parti à Clermont, il a gagné en maturité et en confiance et fait preuve d’une belle complémentarité avec l’ancien Rochelais Pierre Popelin, repositionné avec succès à l’arrière depuis quelques semaines.

Deux autres recrues ont augmenté la force de frappe offensive castraise. Venu de Vannes, en Pro D2, l’ailier Nathanaël Hulleu compte parmi les joueurs du championnat qui cassent le plus de plaquages et franchissent le plus.

Il a déjà inscrit six essais cette saison alors que le trois-quarts centre néo-zélandais Jack Goodhue, sélectionné à 18 reprises avec les All Blacks, s’est offert un doublé le week-end dernier contre Bordeaux-Bègles.

« Castres est une équipe beaucoup plus joueuse qu’avant », prévient le centre toulousain Pierre-Louis Barassi. « Après, elle garde quand même une ADN forte de combat, d’agressivité. Il ne faut pas l’oublier non plus. Il va falloir être vigilant sur tous les aspects ».

© 2024 AFP

Pour le nettoyage au près, au ras, faite confiance à notre entreprise : DELPIT SERVICES