Faut-il s’inquiéter pour les Bleus? Au-delà de la défaite face à l’Irlande (38-17) vendredi, la plus lourde du mandat de Fabien Galthié, la manière dont le XV de France s’est écroulé interroge, trois mois après l’élimination en quarts de finale du Mondial-2023.
Fébrile, impuissant, sans ressorts, le XV de France a commencé 2024 comme il avait terminé 2023. Par une défaite. Et doit déjà quasiment faire le deuil de ses ambitions de titre dans le Tournoi des Six nations.
Les absences du demi de mêlée Antoine Dupont, occupé par la préparation du tournoi olympique de rugby à VII, de l’ouvreur Romain Ntamack, et des avants Anthony Jelonch ou Thibaud Flament n’expliquent pas tout.
A Marseille, le XV de France a été dominé dans les grandes largeurs par des Verts revanchards. La déception de la Coupe du monde, terminée une nouvelle fois en quarts de finale, semble belle et bien digérée du côté de Dublin.
Le constat est cruel pour des Français qui assurent pourtant à qui veut l’entendre être passés à autre chose après la déception du Mondial.
Les hommes d’Andy Farrell ont, eux, clairement réussi à tourner la page du totem Jonathan Sexton, parti à la retraite. Le jeune ouvreur Jack Crowley a terminé la rencontre avec 13 points tandis que le deuxième ligne débutant Joe McCarthy est reparti avec le trophée d’homme du match.
Un sacré contraste avec des Bleus pâles sans solution face au rouleau compresseur irlandais, redoutable d’efficacité avec cinq essais, synonyme de plus large victoire du XV du Trèfle contre la France depuis… un triomphe 24-0 en 1913.
Certes, l’exclusion du seconde ligne Paul Willemse (32e), la deuxième de sa carrière internationale, n’a pas aidé. Mais, comme l’assure le capitaine Grégory Alldritt, « même à quinze, ça aurait été compliqué ».
« La performance offensive n’était pas au rendez-vous, c’est clair: du déchet, des turnovers, des ballons tombés, moins de vitesse… », a concédé le sélectionneur Fabien Galthié, qui attend de ses protégés qu’ils puissent « élever le curseur, offensivement et défensivement ».
– Willemse expulsé, Lucu à côté –
Car la performance de ces Bleus-là a tourné au fiasco. « Ce n’est pas le visage qu’on voulait montrer. On a mal démarré le match: ils ont scoré rapidement, on a été mis sous pression vite… On n’a jamais vraiment réussi à recoller, même si on revient à sept points », a essayé d’expliquer le troisième ligne François Cros.
« On était recroquevillés sur nous-mêmes et on n’a pas pu jouer libérés et mettre notre système en place », a ajouté le Toulousain, lucide.
Dominés tactiquement et physiquement, les Bleus ont été surpassés en touche et étouffés au sol. Ils n’ont pas non plus su trouver de réponse aux offensives irlandaises alors que certains cadres attendus (le demi de mêlée Maxime Lucu, les centre Gaël Fickou et Matthieu Jalibert, l’ouvreur Matthieu Jalibert, l’ailier Yoram Moefana…) sont passés à côté.
Le sélectionneur avait clairement opté pour le combat physique avec Paul Willemse et Paul Gabrillagues en deuxième ligne ou Yoram Moefana plutôt que Louis Bielle-Biarrey sur l’aile. Pari raté, fiasco tactique, l’équipe de France a en outre multiplié les maladresses (14 fautes de main, 12 pertes de balle, 8 pénalités concédées, 3 touches perdues). « Les Irlandais nous ont surclassés dans tous les domaines », a résumé Fickou.
Une entame de Tournoi ratée trois mois après la défaite rageante face aux Springboks en quarts de finale du Mondial (28-29).
« On s’était promis de faire un grand match, de mettre du caractère et de l’intensité (…). Il faudra se regarder dans un miroir et se dire les vérités », a encore soufflé Alldritt avant que Galthié, installé à ses côtés, ne tente de positiver: « C’est un moment dur mais le Tournoi continue… Il nous reste quatre matches à jouer. Rendez-vous dans huit jours en Ecosse! »
© 2024 AFP
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