Après trois succès, La Rochelle tombe pour la première fois face au Leinster

Les Irlandais du Leinster, qui restaient sur trois défaites face à La Rochelle sur la scène européenne, ont mis fin dimanche à cette série noire en s’imposant tout en maîtrise (16-9) dimanche sur la pelouse des Maritimes lors de la première journée de la Champions Cup.

Deux finales en 2022 et 2023, une demi-finale en 2021: les Rochelais avaient remporté chacune de leurs précédentes confrontations en Champions Cup au terme de matches pleins de tensions et de quelques frictions.

Mais le quatrième chapitre de leur rivalité naissante sur le continent s’annonçait beaucoup plus incertain un gros mois et demi après que Français et Irlandais avaient quitté dès les quarts de finale une Coupe du monde qu’ils rêvaient tous deux de ramener au bercail.

« Le Leinster avait faim et cela s’est vu », a lâché Ronan O’Gara, le manager irlandais du club français.

La tension et les frictions étaient toujours présentes dimanche à Marcel-Deflandre, en témoigne cette bagarre rare à ce niveau nécessitant un rappel à l’ordre et deux cartons jaunes pour Jonathan Danty et Joe McCarthy (12) adressés par l’arbitre Matthew Carley.

La pluie, invitée attendue aussi avec une programmation en décembre, n’a cessé qu’à un quart d’heure de la fin mais trop tard pour voir des envolées qui avaient fait le sel des trois premiers affrontements, « ces matches à part » comme les qualifie Ronan O’Gara, le Munsterman d’origine et rival de la franchise dublinoise quand il était joueur et depuis qu’il cornaque avec succès les Maritimes.

Ses hommes ont cédé cette fois dans ce sommet électrique, pris par leurs émotions et un excès de rugosité parfois, avec un manque de lucidité palpable sur leurs temps forts finalement assez nombreux dans cette partie qu’ils n’ont pas su maîtriser.

– La carapace du Leinster –

Le Leinster de Leo Cullen, qu’a rejoint Jacques Nienaber le faiseur de miracles des Springboks, est davantage habitué à de telles batailles humides dans son championnat domestique et l’a prouvé, en ne craquant jamais même sous la pression rochelaise après la pause.

Pourtant orphelin de la légende Johnny Sexton, parti à la retraite, et privé pour ces retrouvailles de James Lowe, Tadhg Furlong et Jack Conan, le Leinster, quadruple champion d’Europe, a été clinique pour punir la montée de tension rochelaise après l’échauffourée en envoyant Jordan Larmour derrière la ligne (12).

Il n’a surtout rien laissé, à part trois pénalités à Antoine Hastoy (sur 4 tentatives), sortant sa carapace hermétique sur les temps forts locaux mais manquant de justesse et de précision avec ce ballon savonette.

« C’était un match excitant, les conditions n’étaient pas au rendez-vous mais on s’était préparés pour ça », a commenté Cullen. « C’était un match très dur, difficile, notamment dans l’engagement. Les gars ont montré du caractère (…) On a su être bons dans le jeu au pied et dans l’impact. Défensivement, malgré les conditions, on était dans notre plan de jeu, c’est-à-dire les agresser haut avec des montées rapides », a ajouté le manager du Leinster.

A défaut du capitaine rochelais Grégory Alldritt, au repos jusqu’au +Boxing Day+, on attendait de voir à l’oeuvre Will Skelton, dont la puissance hante les esprits irlandais depuis qu’il a rejoint le vieux continent. Mais on a vu aussi le côté un peu plus sombre de l’Australien avec quelques fautes de goût dans les rucks, à l’instar de ses partenaires qui voulaient sûrement trop bien faire et sont tombés sur un os revanchard.

Ces deux mastodontes pourraient bien se retrouver au printemps avec cette formule de Champions Cup express. A condition que le club à la caravelle, au départ poussif en Top 14, se remette d’aplomb dans six jours sur le terrain des Stormers, la franchise sud-africaine battus avec le bonus défensif à Leicester (30-26). « Ce n’était pas une finale ce soir. Cela se complique un peu pour la qualification mais il reste trois matches », a noté O’Gara.

Normalement, le temps sera beaucoup plus clément avec une trentaine de degrés prévus au Cap de Bonne-Espérance. Tout ce qu’espèrent les Rochelais.

© 2023 AFP

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