Champions Cup: du bon usage de Jules Favre, le couteau (presque) suisse de La Rochelle

Jules Favre
Jules Favre

La Rochelle, 30 mars 2023 (AFP) – Formé au rugby à Morteau tout près de la frontière suisse, le polyvalent Jules Favre accompagne depuis cinq ans, et désormais 100 matches, la montée en puissance du Stade Rochelais, opposé samedi à Gloucester en 1/8e de finale de la Champions Cup.

La démonstration de force, et surtout de puissance, proposée samedi à Bordeaux (36-6) par les Maritimes n’est pas passée inaperçue. Ni la prestation de Jules Favre, dont la principale force « est la constance » rappelait il y a peu son manager Ronan O’Gara, l’encourageant « à se faire plus entendre et à exiger davantage le ballon ».

Ailier ou centre, parfois buteur comme samedi face à l’UBB mais toujours batailleur, Favre, 24 ans (1,81 m, 93 kilos), n’est pas le premier nom qui vient à l’esprit quand on évoque les forces arrières du champion d’Europe.

– « Tout-terrain » –

« Jules n’est pas le joueur le plus esthétique, le plus technique du championnat, admet le talonneur Pierre Bourgarit. Mais sur un terrain, c’est un +chien+ pour nous. Il ne rechigne jamais au travail. Sur l’envie, l’engagement qu’il y met, on n’a rien à lui reprocher ».

« C’est un joueur tout-terrain, toutes les équipes voudraient l’avoir, abonde l’entraîneur des avants Romain Carmignani. Il ne lâche rien de la première à la 80e minute, il est sur toutes les actions. »

Face à l’UBB, son activité au centre du terrain n’avait pas la même portée physique que celle d’un Jonathan Danty, laissé au repos pour l’occasion après le Tournoi des six nations. Mais « c’était abouti, on a réussi à mettre l’équipe dans l’avancée derrière, même s’il y a eu quelques scories », confirme l’intéressé, préposé ce soir-là au but en l’absence d’Antoine Hastoy, lui aussi en vacances.

Et ça lui a souri avec un 100% (6 sur 6) même s’il reconnait que « les trois-quarts (de ses tentatives) étaient à 5 mètres face aux poteaux ». « C’était bien pour l’équipe car il fallait les mettre, j’ai bien dépanné mais on attend avec hâte le retour d’Antoine qui va pouvoir nous en mettre de partout ».

Preuve que Favre compte vraiment dans l’escouade maritime, il fêtait samedi sa neuvième titularisation de suite, la quatorzième en dix-huit matches cette saison, avec deux mois de convalescence au milieu (blessure au coude) durant lesquels il a beaucoup travaillé physiquement. « Ça porte ses fruits depuis janvier », estime-t-il.

– Atypique –

Une reconnaissance pour le petit gars du Doubs, « terre de footeux plus que de rugby », passé plus jeune par le judo, au parcours atypique avec une unique cape sur le CV en U20 en 2019 contre l’Écosse (42-27, un essai inscrit, NDLR), jusqu’à l’obtention en décembre dernier d’un diplôme professionnel d’ouvrier paysagiste au terme d’une année 2022 riche en émotions et en découvertes.

Il y eut d’abord ce premier rassemblement en Bleu en janvier pour préparer le Tournoi alors qu’il est co-meilleur marqueur du Top 14. Puis le triomphe en Champions Cup fin mai à Marseille contre le Leinster (24-21), avant sa première tournée avec le XV de France au Japon durant l’été, mais sans feuille de match.

Blessé à l’automne, c’est lui qui avait été choisi pour représenter le club à la Caravelle de l’autre côté de la Manche lors du +Media Day+ de la Champions Cup et assumer le nouveau statut des Maritimes.

« Ce titre a permis de placer La Rochelle sur la carte de l’Europe, disait-il à cette occasion. Mais pour nous, le plus dur commence et il faudra à tout prix confirmer cette saison. L’important, c’est de prouver que ce n’était pas de la chance, que nous avons mérité notre titre et que cette année, on veut vraiment y retourner ». Ils y sont.

© 2022 AFP

Coffrets Cadeaux autour de la Truffe Noire : Truffes VIP