Champions Cup: entre les Sharks et les Français, une longue histoire
Toulouse, 7 avr 2023 (AFP) – Thierry Lacroix, Olivier Roumat, Frédéric Michalak, Clément Poitrenaud et maintenant Yannick Bru: les Sharks, adversaires de Toulouse samedi en quart de finale de la Champions Cup, sont un point de chute privilégié pour les Français curieux de découvrir un autre rugby en Afrique du Sud.
Clément Poitrenaud s’était résigné à mettre un terme à sa carrière en 2016, après 15 années sous le maillot toulousain, lorsque les Sharks l’ont appelé pour lui proposer une dernière pige à Durban.
« J’ai saisi l’opportunité, moi qui n’étais jamais parti de Toulouse », raconte-t-il à l’AFP. « Je me suis vraiment régalé, même si ça a été difficile car j’étais quand même en bout de course. J’ai eu la chance de jouer quelques matches, de découvrir une autre culture, une autre façon d’appréhender le rugby, le management… »
« La manière d’aborder les choses est différente, notamment la rigueur anglo-saxonne sur les fondamentaux du jeu. J’ai bien senti que tout ce qui était combat était prioritaire pour eux », poursuit l’ancien arrière international. « Ça a été très enrichissant pour moi dans ma façon d’appréhender mon rôle d’entraîneur. J’en ai conservé pas mal de choses ».
– « Des souvenirs impérissables » –
Le dernier Français à avoir joué pour les Sharks retrouvera la franchise de Durban samedi (16h00) au stade Ernest-Wallon en tant qu’entraîneur des arrières toulousains.
« Même si l’équipe a beaucoup évolué depuis mon passage, c’est un joli clin d’oeil », apprécie Poitrenaud, qui avait marché en Afrique du Sud dans les traces de son ami Frédéric Michalak.
L’ancien demi d’ouverture a lui effectué deux séjours à Durban, en 2008 et 2011-2012, marqués par une victoire en Currie Cup, principale compétition sud-africaine, et une finale de Super Rugby, le grand championnat de l’hémisphère Sud, quand les franchises sud-africaines y participaient encore.
« J’en ai des souvenirs impérissables », dit-il à l’AFP. « J’ai découvert une nouvelle culture, un nouveau rugby. C’était exceptionnel. J’y ai beaucoup d’amis, une deuxième famille. Ma femme est sud-africaine. C’est un pays qui m’est cher ».
Un autre ancien numéro 10, Thierry Lacroix, avait ouvert la voie française chez les Sharks, aux balbutiements du professionnalisme, après avoir terminé avec les Bleus meilleur réalisateur de la Coupe du monde 1995 en Afrique du Sud.
Il y avait aussi soulevé la prestigieuse Currie Cup, dès 1995, avant de récidiver l’année suivante en compagnie d’un de ses camarades du XV de France et de l’US Dax, Olivier Roumat.
Le fils de ce dernier, Alexandre Roumat, joue aujourd’hui au Stade toulousain, dont une vieille connaissance s’assiéra samedi sur le banc adverse en qualité d’entraîneur adjoint: l’ancien talonneur Yannick Bru, dernier garant de la tradition.
© 2022 AFP
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