La Rochelle, 25 mai 2022 (AFP) – « C’est le type de challenge que j’adore », confie à l’AFP le capitaine de La Rochelle Grégory Alldritt, avant la finale de Coupe d’Europe samedi contre le Leinster, la seconde consécutive pour les Français.
Impressionnante en demi-finale contre Toulouse, la province part favorite contre les Maritimes, qui l’avaient toutefois dominée la saison dernière.
Q: Que reste-il de la demi-finale remportée l’an dernier contre le Leinster (32-23)?
R: « C’était à huis clos, à Deflandre, un très gros match. Mais une équipe est différente d’une année sur l’autre. Cela montre surtout que ce n’est pas une équipe imbattable. Mais franchement, on n’est pas sûr de nous. Il ne faut jamais être trop sûr de soi. On connaît nos forces, on sait de quoi on est capable et on va travailler la-dessus, se nourrir de ça et essayer de sortir un match parfait. »
Q: Que vous inspire la démonstration du Leinster contre Toulouse en demi-finale (40-17)?
R: « C’est une équipe clinique, très précise. C’est scolaire ce qu’ils proposent: des choses répétées, répétées mais c’est tellement bien fait que c’est efficace. Le Leinster, c’est les trois quarts de l’équipe d’Irlande et une grosse identité, pratiquement le même jeu que l’Irlande. A nous d’essayer d’enrayer la machine, de les agresser, car quand elle est agressée ou qu’elle n’arrive pas trop à mettre son jeu en place, elle se débarrasse vite du ballon avec du jeu au pied ».
Q: En moyenne, les Irlandais vont aborder cette finale avec cinq ou six matches de moins que vous dans les jambes. Est-ce pénalisant?
R: « C’est le problème en France mais c’est aussi ce qui fait la beauté de notre championnat. Tous les week-ends, il y a de gros matches à jouer. Si on ajoute la sélection, la Coupe d’Europe… Pour les joueurs, c’est beaucoup mieux de jouer quinze matches dans une saison, ça les préserve mais qu’elles doivent être longues ces saisons! Il faut trouver un juste milieu: on tire peut-être trop sur la corde aujourd’hui chez nous mais, chez eux, c’est l’extrême inverse. »
Q: Abordez-vous cette finale en tant qu’outsider?
R: « Je n’ai jamais trop aimé jouer au jeu du +outsider/favori+. Je sais que ça va être difficile, dur, mais il n’y a jamais de finale facile de toutes les façons. Mais j’adore ça, avoir un challenge comme ça et avoir besoin de se surpasser. L’an dernier, on est arrivé en finale contre Toulouse, on sortait d’une magnifique victoire contre le Leinster, Toulouse sortait d’une victoire difficile contre Bordeaux-Bègles et on nous voyait peut-être un peu trop beaux (défaite 22-17 en finale). On est une équipe qui aime bien être dans l’ombre et faire mentir les pronostics. »
Q: En quoi l’expérience de Ronan O’Gara, enfant du Munster, peut-elle vous aider?
R: « Cela nous amène un petit supplément d’âme car je sais qu’il y a une grosse rivalité entre le Munster et le Leinster donc il nous transmet ça aussi, sans non plus en faire un focus. Mais inconsciemment, quand il parle, il nous amène avec lui là-dedans. »
Q: Depuis trois ans, vous restez sur trois défaites en finales (Challenge européen 2019, Coupe d’Europe et Top 14 en 2021). Sans parler d’un éventuel complexe, est-ce cela peut peser?
R: « S’il me faut cinq finales pour en remporter une, je signe de suite! L’objectif est de décrocher un titre. On ne parle pas de défaite car si on commence à en parler, c’est la fin. Je suis persuadé qu’on peut gagner celle face au Leinster et qu’on va la gagner. »
Propos recueillis par Raphaël PERRY
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