Lebel toulouse

Coupe d’Europe de rugby: le Toulousain Matthis Lebel espère avoir « mangé (son) pain noir »

Toulouse, 11 mai 2022 (AFP) – Moins en « lumière » cette saison, l’ailier de Toulouse Matthis Lebel est ressorti de sa boîte le week-end dernier face au Munster, avec deux essais qui ont grandement contribué à qualifier le tenant du titre pour sa demi-finale de Coupe d’Europe de rugby samedi à Dublin contre le Leinster.

Sa façon à lui de « remercier les copains et le staff » pour leur « confiance », a confié dans un entretien à l’AFP le jeune international (23 ans, 2 sélections), qui espère avoir « mangé (son) pain noir ».

QUESTION: Votre doublé contre le Munster (24-24 ap, 4-2 tab) est-il une réponse à ceux qui n’ont pas hésité à vous piquer? Votre entraîneur des arrières, Clément Poitrenaud, disait notamment avant ce quart « attendre plus » des « finisseurs »…

REPONSE: « Sur un match aussi important, je suis content d’avoir apporté ce que le club attend de moi. C’est ma façon de remercier mes copains et le staff pour la confiance qu’ils n’ont jamais cessé de m’accorder (…) J’ai continué à être aligné même en étant moins décisif. J’ai été parfois remis en question, mais ça fait partie du jeu. »

Q: Votre statut a changé après vous être révélé au grand public la saison dernière et le départ de Cheslin Kolbe à Toulon. Est-ce que cela a été difficile à digérer?

R: « La saison dernière, l’équipe marchait sur l’eau et ça a permis à certains de se mettre en évidence. J’en ai bien profité! Cette année, c’était un peu plus compliqué en terme de jeu et j’en ai peut-être aussi fait les frais. J’ai mangé mon pain noir et je continue de le manger un peu, même si je sens que ça va mieux. »

Q: Avez-vous douté à un moment de la saison?

R: « Je ne sais pas si on peut appeler ça douter. Je suis déjà de nature quelqu’un qui se remet beaucoup en question. Forcément, quand la saison est plus compliquée, on se pose quelques questions. On essaie de retrouver les bonnes sensations, les bons repères. Rugbystiquement, j’espère que je ne ferai pas des saisons comme ça toute ma vie (rires). J’ai beaucoup appris sur moi. J’ai moins été dans la lumière, mais ce n’est pas plus mal: j’en ai profité pour travailler encore plus. Et j’espère que le ciel s’éclaircira en fin de saison. »

Q: Comment appréhendez-vous la demi-finale de samedi sur la pelouse du Leinster?

R: « On va se confronter à l’une des meilleures équipes d’Europe depuis la nuit des temps. Vous (les médias) allez d’ailleurs sans doute ressortir l’histoire de la +guerre des étoiles+ (concernant le record de titres, ndlr). Le Leinster domine toutes les équipes qui lui font face depuis le début de la saison, avec les trois-quarts de l’équipe d’Irlande dans ses rangs. Ils sont en place, redoutables dans toutes les parties du terrain. On sort d’un match à 100 minutes où ça a tapé très fort et on va se coltiner une équipe qui va taper encore plus fort. Toulouse et le Leinster ont leur propre culture. Il faudra rester fidèle à la nôtre et jouer notre carte à fond. »

Q: Le Stade toulousain semble moins maître de son sujet cette saison, mais il est pourtant toujours en course sur les deux tableaux…

R: « C’est une saison un peu bizarre, oui. On a vraiment bien débuté avant d’avoir un coup de mou avec le départ des internationaux. On a parfois été dans le dur, mais on est toujours dans les clous. On a su faire le dos rond. On a un peu +mangé+ en étant sous le feu des critiques, mais ça fait partie du jeu quand on sort d’une saison dernière aussi aboutie. Je ne sais pas ce que la fin nous réservera, mais on ne lâchera rien jusqu’au bout, c’est certain. »

Propos recueillis par Julien CARRERE

© AFP