De Marchand à Dupont, Toulouse, une "ville en or" olympique

Léon Marchand, mais pas que: derrière le nageur aux cinq médailles ou le rugbyman Antoine Dupont, porte-drapeau de la cérémonie de clôture, Toulouse a largement rayonné aux JO-2024, le reflet de la culture sportive d’une « ville en or ».

Touché à l’arcade droite, le boxeur Billal Bennama portait encore les stigmates du rude combat mené en demi-finale des moins de 51 kg lorsqu’on lui a demandé le secret de la réussite toulousaine à Paris.

« Je ne sais pas, je pense que c’est le Sud, le soleil… », a-t-il répondu. « Franchement, on est une ville en or, il y a beaucoup de talents. Et de voir tous ces sportifs toulousains faire de très grosses performances à l’échelle mondiale, pour moi, c’est énorme ».

A en croire son pote Sofiane Oumiha, médaillé d’argent, comme lui, chez les moins de 63,5 kg, il n’y a « pas de miracle » à chercher dans l’eau de la Garonne ou derrière les murs de briques de la Ville rose.

« C’est le talent et le travail », estime le Toulousain de 29 ans, qui a ouvert son propre club dans le quartier populaire de Papus. « Quand les deux sont bien combinés, ça donne des résultats ».

– « Il est chez lui » –

Talent et travail, Dupont connaît aussi. Avec son coéquipier du Stade toulousain Nelson Epée, la star de l’équipe de France de rugby à VII a apporté à la délégation tricolore son premier titre de la quinzaine olympique.

Le jeune gardien de but du « Téfécé » Guillaume Restes, finaliste du tournoi de football avec les Bleus de Thierry Henry, et le pongiste Simon Gauzy, médaillé de bronze par équipes avec les frères Lebrun, se sont également distingués collectivement.

Mais avec ses quatre médailles d’or individuelles et son bronze en relais, Marchand aurait suffi à lui seul à placer sur la carte du monde sportif sa ville natale de Toulouse, à laquelle il est resté très attaché malgré son départ aux Etats-Unis.

« C’est là qu’il a grandi, là où il a ses copains. Quand il arrive ici, on sent qu’il est chez lui », explique à l’AFP son entraîneur de toujours aux Dauphins du TOEC, Nicolas Castel, qui a accompagné ses premières brasses dans l’environnement Art déco du complexe Alfred-Nakache.

– Avec la Suède et le Kenya –

Au total et pour moitié grâce à lui, les athlètes toulousains ont décroché dix médailles aux Jeux, à la hauteur de pays comme la Suède ou le Kenya.

Une performance qui reflète le dynamisme sportif de la quatrième ville de France, aussi bien chez les professionnels, avec une concentration unique de clubs au plus haut niveau dans les sports collectifs, que chez les amateurs.

« Il y a 550 équipements sportifs, ce n’est pas neutre », pointe auprès de l’AFP Laurence Arribagé, adjointe aux sports de 2014 à 2024. « On en a créé beaucoup pendant ce mandat et le précédent. C’est la politique de la ville de poursuivre dans cette voie ».

La municipalité toulousaine aimerait notamment récupérer le bassin démontable de l’Arena de La Défense, théâtre des exploits de Marchand, qu’elle rêve en pièce centrale d’une future « cité de la natation » sur l’île du Ramier, à proximité du Stadium.

« Nos athlètes ont montré que Toulouse est une capitale du sport: sur les 64 médailles remportées par la France, pas moins de 10 le sont grâce à leur immense talent », met en avant le maire Jean-Luc Moudenc.

Ils seront tous célébrés le 18 septembre sur la célèbre place du Capitole. Habitué des lieux au fil de ses succès avec le Stade toulousain, Dupont devra sans doute pour une fois y partager la vedette.

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