Le come back des All Blacks! La Nouvelle-Zélande a fait plier l’Irlande (28-24), l’équipe N.1 mondial, au terme d’un match d’une immense intensité samedi au Stade de France et rejoint l’Argentine en demi-finale de Coupe du monde.
Délavé depuis plusieurs étés, le maillot noir a retrouvé toute sa majesté en remportant le bras de fer face aux Verts, donnés favoris de la Coupe du monde après leur succès au premier tour contre les tenants du titre sud-africains (13-8).
La dixième Coupe du monde n’est toujours pas la bonne pour le XV du Trèfle, qui n’a encore jamais franchi son plafond de verre des quarts de finale.
Alors que la sirène avait retenti depuis deux minutes et 20 secondes, le vétéran Samuel Whitelock, le plus capé de l’histoire des All Blacks (151), a mis fin au rêve Irlandais en les mettant à la faute après 37 temps de jeu d’apnée. Un exploit que peu auraient prédit avant le tournoi quand l’équipe de Ian Foster sortait d’une déroute historique face à l’Afrique du Sud en préparation (35-7).
De retour au sommet, comme pouvait le suggérer leur démonstration contre l’Italie (96-17), les triple champions du monde néo-zélandais ont mené leur quart de finale de bout en bout et s’avancent désormais comme de sérieux prétendants à un quatrième sacre.
« C’était vraiment un superbe match, une bataille. Je suis vraiment fier des gars. L’Irlande a donné le ton, et je veux leur envoyer de l’amour », a commenté le troisième ligne Ardie Savea, désigné homme du match.
Peu de jeu au pied et des chantiers autour des rucks où la troisième ligne des All Blacks s’est hissée au niveau de celle de l’équipe N.1 au monde, celle qui venait d’empiler 17 succès de suite.
– Troisième ligne immense –
Le flanker Shannon Frizell, éclaircie du pays du long nuage blanc depuis cet été, a gêné des Irlandais fébriles en touche et a poussé le Trèfle à la faute ou au turn-over, en double lame avec son capitaine Sam Cane ou Ardie Savea, auteur d’un essai (10-18, 34e).
Un match sur un fil avec un niveau d’intensité physique difficile à tenir. Dès qu’il s’est affaissé, les Néo-Zélandais ont été punis. En fin de première période, par un carton jaune infligé à Aaron Smith qui a manqué de lucidité avec un en-avant volontaire (37e) permettant aux Irlandais, en supériorité numérique, de marquer. Puis à l’orée du dernier quart d’heure quand le talonneur à la fougère Codie Taylor a écopé d’un carton jaune lui aussi et causé une essai de pénalité en écroulant un ballon porté irlandais (64e).
Mais même en infériorité numérique, les All Blacks ont tenu ensuite. Comme contre la France, le XV à la Fougère s’est montré piquant sur son jeu en première main, comme quand son ailier Will Jordan a conclu une percée de son ouvreur Richie Mo’unga après une touche (25-17, 53e).
Auparavant, l’ailier Leicester Fainga’anuku, qui ne doit sa place qu’à la sanction de Mark Telea, coupable de ne pas avoir respecté la mise au vert, avait envoyé les All Blacks sur orbite (13-0, 19e) après un une-deux avec son centre Rieko Ioane et une percée au pied de Beauden Barrett.
De quoi bien lancer les siens vers une neuvième demi-finale en dix éditions de la Coupe du monde.