Le XV de France, à la défense poreuse et à l’infirmerie remplie, avance sur une jambe avant un déplacement en Ecosse qui a rarement souri à Fabien Galthié, face à une équipe créditée d’une entrée remarquée dans le Tournoi des six nations.
Les partenaires du redoutable Finn Russell ont remporté une drôle de victoire samedi à Cardiff (27-26), où leurs aînés n’avaient plus gagné depuis 2002, l’année de naissance du demi de mêlée tricolore Nolann Le Garrec.
. Dynamiques croisées
D’un côté le cador français, sonné par une déculottée devant l’Irlande (38-17); de l’autre, l’outsider écossais, étourdissant (27-0 à la 43e minute) puis rentré dans le rang face au pays de Galles.
Le XV du Chardon est tout de même sorti vainqueur de son premier combat, avec des séquences de jeu emballantes et des idées souvent bien exécutées, une double ration dont les Bleus ont été privés à Marseille. Quatre points les séparent au classement.
En outre, les Bleus de Galthié n’apprécient pas toujours le charme d’Edimbourg: leur premier déplacement à Murrayfield en 2020 s’était soldé par un revers (28-17), avec un carton rouge pour Mohamed Haouas; le dernier, en pleine préparation au Mondial-2023, avait coûté cher au XV de France (défaite 25-21) qui menait pourtant de dix-huit points à la mi-temps et a passé la dernière demi-heure en supériorité numérique.
. Une défense en gruyère français
La défense du XV de France avait des trous d’air au Vélodrome, tendance portes de saloon plutôt que coffre-fort. Pas question cette fois pour Jonathan Danty de se contenter d’approximations, à l’image du deuxième essai (21e) où il semble dépassé par la vitesse irlandaise. Même son de cloche pour Gaël Fickou, peu inspiré depuis le début de la saison.
En Ecosse, l’arrière-garde devra être d’autant plus sérieuse et appliquée qu’elle aura un sacré client à contrôler avec Duhan van der Merwe, feu follet de 28 ans.
L’ailier d’Edimbourg, éphémère joueur de Montpellier (2016-2017), sera motivé par la perspective d’égaler voire de dépasser, à domicile, le record national d’essais détenu par légende Stuart Hogg (25). La cible n’est qu’à deux unités après ses 22e et 23e essais réalisés à Cardiff.
. La charnière doit se reprendre
En l’absence des titulaires habituels -Antoine Dupont est occupé par la préparation des Jeux olympiques en rugby à VII et Romain Ntamack se remet toujours de sa rupture des ligaments croisés-, Fabien Galthié a lancé le Tournoi avec la charnière de Bordeaux-Bègles.
Avec à la mêlée Maxime Lucu (remplace par Le Garrec à la 64e) et Matthieu Jalibert à l’ouverture, les Bleus semblaient armés pour avoir du mordant. Las, les deux Girondins ont été dépassés et n’ont pas su prendre le jeu à leur compte.
Leur éclipse offre un sacré contraste par rapport à la prestation stellaire de Finn Russell, du moins en première période, quand l’Ecosse a roulé sur des Gallois dépassés. L’ouvreur leur a tout fait: touche trouvée à 50 mètres, pied ferme face aux perches, passe après contact et feinte de passe pour son complice van der Merwe, etc.
. L’infirmerie bien remplie
C’est la soupe à la grimace en France, notamment en deuxième ligne où Thibaud Flament (genou), Romain Taofifenua (maladie) et Emmanuel Meafou (genou) sont absents, tout comme Paul Willemse (suspension).
Le pilier Reda Wardi, victime d’une fracture de la main contre l’Irlande, s’est éloigné du Tournoi. Des titulaires potentiels (Jaminet, Villière…) comme des suppléants probables (Serin, Bourgarit, Gros…) manquent aussi à l’appel.
Il y a eu de la casse aussi pour l’Ecosse, samedi, chez les avants titulaires. Le deuxième ligne Richie Gray s’est blessé à un bras et « ça ne sent pas bon pour ce Tournoi », selon le sélectionneur Gregor Townsend qui a fait également une croix sur le troisième ligne Luke Crosbie, blessé à l’épaule et forfait contre les Français.
L’arrière toulousain Blair Kinghorn (genou) manquera également les retrouvailles avec certains de ses coéquipiers bleus.
© 2024 AFP
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