Auteur de deux essais dans la correction infligée à Bordeaux-Bègles (59-3) en finale du Top 14 vendredi à Marseille, le capitaine de Toulouse Antoine Dupont peut désormais rêver, après la Champions Cup et le championnat, d’un incroyable triplé avec l’or olympique à Paris.
« C’est incroyable. On avait envie de marquer l’histoire de ce club avec cette génération », a commenté sur Canal+ le capitaine toulousain après la finale, confiant à titre personnel avoir « atteint bien plus que ce que je pouvais imaginer en étant enfant ».
La tête d’affiche du rugby français n’avait pas gardé jusqu’ici des souvenirs impérissables de ses précédentes sorties au stade Vélodrome.
Il y avait d’abord écopé avec l’équipe de France lors des tests d’automne 2022, face à l’Afrique du Sud, du seul carton rouge de sa carrière, pour avoir déstabilisé en l’air son ancien coéquipier toulousain Cheslin Kolbe.
C’est à Marseille aussi, pendant la dernière Coupe du monde, qu’il avait été victime de sa fameuse fracture de la pommette après un choc tête contre tête avec un joueur de la Namibie.
« Ca ne me rappelle pas vraiment de bons souvenirs de voir la sortie par laquelle j’avais quitté le stade il y a quelques mois », avait-il reconnu jeudi à la veille de la finale. « Mais c’était un tout autre contexte. Il faut essayer de faire abstraction de tout ça, de toute superstition ».
La malédiction marseillaise est derrière lui désormais après avoir largement contribué au 23e bouclier de Brennus de l’histoire du Stade toulousain, son quatrième personnel avec ceux de 2019, 2021 et 2023.
– Par-dessus Lucu –
Après s’être déjà distingué le mois dernier en finale de Champions Cup, face au Leinster (31-22 a.p.), dans un registre inhabituel de « gratteur », Dupont a encore fait un travail d’avant en marquant le premier essai du match en force, à la 6e minute, malgré plusieurs défenseurs adverses sur le dos.
Son deuxième, un gros quart d’heure plus tard, restera dans les annales des finales du Top 14, comme celui de Romain Ntamack en fin de match l’an passé face à La Rochelle (29-26).
D’un coup de pied par-dessus son homologue et habituelle doublure chez les Bleus Maxime Lucu, l’homme du match, qui n’avait encore jamais marqué dans une finale, a fini d’écoeurer l’UBB, consciente de son impuissance quand l’équipe d’en face dispose d’un tel atout.
– « Quelques jours pour décompresser » –
La prochaine à en profiter sera l’équipe de France de rugby à VII, avec laquelle « Toto » visera la médaille d’or aux JO de Paris fin juillet.
Alors que ses coéquipiers internationaux, sur le pont depuis près d’un an pour la préparation du Mondial-2023, prendront des vacances bien méritées, lui va encore devoir s’employer plusieurs semaines.
« J’aurai quand même quelques jours pour décompresser avant de me replonger dans le prochain objectif, qui sera tout aussi immense », nuançait-il avant la finale, conscient que tout avait été mis en place autour de lui pour l’accompagner dans son improbable défi.
« Il y a tout un programme qui a été effectué un peu sur-mesure pour Antoine », a rappelé son manager Ugo Mola. « On s’est débrouillé, en travaillant main dans la main avec les patrons du VII, pour qu’il ait la récupération et la préparation nécessaires ».
Dupont a notamment fait l’impasse sur le Tournoi des six nations avec le XV de France pour se familiariser avec les spécificités du VII, une discipline sensiblement différente.
Il s’y est adapté avec une facilité déconcertante et n’a rien perdu de son rendement à XV, élargissant même sa palette technique et faisant preuve d’une fraîcheur inédite en cette fin de saison.
« Ce qu’il a oublié de vous dire, c’est qu’il n’a jamais eu autant de vacances », a chambré Mola. Ses adversaires girondins ont pu s’en rendre compte vendredi.
sdu/dar
© 2024 AFP
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