Lille, 1 juil 2023 (AFP) – Le nouveau président de la Fédération française de rugby, Florian Grill, a lancé samedi une nouvelle ère à la FFR, dont il a estimé qu’elle « est et sera gouvernable » en annonçant un « projet sur 8 à 10 ans » aux côtés d’une nouvelle équipe, lors de son assemblée générale à Lille.
Élu le 14 juin dernier, au poste occupé jusqu’à fin janvier par Bernard Laporte, l’ancien président de la Ligue d’Ile-de-France a expliqué avoir « resserré » à douze membres le bureau fédéral, contre 16 précédemment: sept appartiennent à son groupe « Ovale ensemble » et cinq sont issus de l’ancienne gouvernance.
Ancien trésorier, Alexandre Martinez, désigné président par intérim après la démission de Laporte, est désormais en charge de la finalisation du Mondial-2023 (8 septembre – 28 octobre) en France.
Deux anciens grands joueurs entrent au bureau fédéral, qui se réunira désormais chaque semaine: Jean-Marc Lhermet récupère le poste de vice-président en charge de la haute performance après la démission, cette semaine, de l’ancien bras droit de Laporte, Serge Simon, et Abdelatif Benazzi a été nommé vice-président délégué à l’international.
« Nous sommes en train de bâtir un projet sur huit à dix ans », a déclaré le nouveau président, qui souhaite que le rugby, deuxième sport le plus médiatique en France mais seulement en dixième position au niveau des licenciés (324.326 en mai 2023, NDLR), se développe davantage.
Ce qui s’obtiendra, selon lui, par un plus grand maillage territorial ainsi que le passage de la FFR en « fédération à missions », afin « d’attirer de nouveaux bénévoles » grâce aux « valeurs » véhiculées par le rugby et pour « donner du sens à notre engagement ».
Florian Grill a également abordé le renouvellement de la concession du Stade de France, où les Bleus disputent leurs matches internationaux, et pour laquelle il souhaite que la FFR puisse « se positionner dans un tour de table », même si « une décision quant à une éventuelle participation est corrélée à notre budget ».
– « Nouvelles sources de financement » –
Côté financier justement, le budget prévisionnel 2023-2024, à l’équilibre, a été adopté en assemblée générale, même si là aussi, Florian Grill a apporté une nuance, relevant qu’il présentait « un déficit d’exploitation de 13 millions d’euros », épongé par l’entrée du fonds d’investissement CVC dans le capital du comité des Six nations.
« Je préfèrerais que l’argent de CVC serve à investir plutôt qu’à combler des dettes », a-t-il souligné, estimant qu’il sera « indispensable » pour la FFR de « trouver de nouvelles sources de financement » avant de présenter un « budget révisé » en décembre.
Enfin, à une question dans la salle concernant les frais d’avocats de Bernard Laporte, pris en charge par l’ancienne équipe dirigeante, M. Martinez a répondu qu’en application d’une « convention » entre la FFR et son ancien président, ce dernier rembourserait cette somme à la Fédération uniquement s’il était à nouveau déclaré coupable en appel.
« Si j’avais été aux commandes (à ce moment-là), je n’aurais pas signé ce type de convention, mais je m’inscris en continuité avec la gouvernance précédente et je vais l’honorer », a ensuite indiqué Grill en conférence de presse.
Le 27 janvier, au cours de son second mandat, Bernard Laporte avait démissionné après sa condamnation à deux ans de prison avec sursis, le 14 décembre dernier par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir noué un « pacte de corruption » avec l’homme d’affaires et président du club de Montpellier Mohed Altrad, une décision dont il a fait appel.
© 2022 AFP
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