Gaël Fickou, la réponse du taulier

Cible de critiques « justifiées » depuis des mois, Gaël Fickou a fait « le dos rond » et répondu samedi sur le terrain en Ecosse, où il a été désigné homme du match à l’issue de la difficile victoire des Bleus (20-16) dans le Tournoi des six nations.

Après avoir donné des nouvelles rassurantes de sa jambe gauche entaillée, qui lui a valu une sortie sur civière, Grégory Alldritt, en capitaine solidaire, a immédiatement eu en conférence de presse, dans les entrailles vieillottes de Murrayfield, un mot pour ses partenaires.

« Je suis très, très content pour certains joueurs », a-t-il déclaré. « Il n’y a pas besoin de les citer, vous savez tous très bien (de qui il s’agit). Ils ont fait preuve d’énormément de caractère. Personne n’est surpris dans le groupe parce qu’on les connaît bien et on sait de quoi ils sont capables ».

Difficile de ne pas penser en premier lieu à Fickou. Joueur le plus expérimenté du groupe tricolore, du haut de ses 87 sélections, le trois-quarts centre a été remis en cause après une Coupe du monde sans relief et une première partie de saison décevante avec le Racing 92.

« Bien sûr que depuis mon retour en club, je suis moins performant. J’en suis conscient, je ne le cache pas », reconnaissait-il en janvier dans un entretien au journal L’Equipe. « Il y a des périodes où tu es performant. D’autres où c’est plus compliqué. Je suis sans doute moins pétillant actuellement ».

– « J’ai montré un autre visage » –

Le taulier des Bleus a retrouvé de l’effervescence sur le gazon écossais. C’est lui qui, après une entame compliquée, a allumé la première mèche offensive d’une percée tranchante dans l’axe, stoppée à quelques mètres de la ligne par la défense adverse.

La voie était un peu plus dégagée, une quinzaine de minutes plus tard, lorsque le demi d’ouverture Matthieu Jalibert, à la suite d’une succession de temps de jeu, lui a adressé une longue passe sur le côté droit.

En position d’ailier, un poste qu’il a parfois occupé au cours de sa carrière, Fickou a foncé vers l’en-but pour inscrire son 15e essai en sélection. Le premier depuis près d’un an et le dernier match du Tournoi 2023 remporté contre le pays de Galles (41-28).

« Il y a du mieux », a-t-il analysé après coup, toujours aussi lucide. « Quand on n’est pas bon, les critiques sont justifiées. Il faut faire le dos rond et bosser. Cet après-midi, j’ai montré un autre visage. Ca fait plaisir, il faut continuer ».

– La « confiance » de Galthié

Egalement bien présent défensivement, le « papa » des lignes arrières françaises a répondu à ceux qui réclamaient du sang-neuf au centre après le naufrage collectif de Marseille face aux tenants du titre irlandais (38-17) en ouverture du Tournoi.

Le champion du monde des moins de 20 ans Nicolas Depoortère, étincelant avec Bordeaux-Bègles, pousse notamment fort derrière, avec le Palois Emilien Gailleton, mais le sélectionneur Fabien Galthié n’est pas du genre à renverser la table à chaque couac.

« On n’a pas fait une belle performance la semaine dernière (contre l’Irlande), moi le premier, et il (Galthié) ne m’a pas lâché », a apprécié Fickou. « Il aurait pu mettre un autre joueur avec énormément de talent. Il ne l’a pas fait. Ca montre sa confiance et c’est important dans un groupe. Peut-être qu’à une autre époque, ils auraient changé la moitié de l’équipe ».

De quoi peut-être rassurer son binôme au centre Jonathan Danty, beaucoup moins en vue que lui à Edimbourg.

© 2024 AFP

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