Gonzalo Quesada dévoile la vie trépidante d’un entraîneur dans un entretien : « C’est une vie de fou ! »

Gonzalo Quesada entraîneur Stade Français

Paris, 1 juin 2023 (AFP) – Entraîneur, « c’est une vie de fou », confie Gonzalo Quesada dans un entretien à l’AFP où le technicien argentin, actuellement sur le banc du Stade français, raconte son métier et son intérêt pour la psychologie.

Le Stade français reçoit samedi (14h00) son rival du Racing 92 pour un barrage d’accession aux demi-finales du Top 14. Ce serait une première depuis son titre de 2015.

Q: Arrivez-vous à passer à autre chose une fois un match terminé?

Réponse de Gonzalo Quesada : « C’est une vie de fou parce que tu bosses toute la semaine sur un match. Quand tu perds, tu rumines, il faut voir ce qu’il faut changer, te remettre en question. Quand tu gagnes, t’as une heure pour savourer avant de faire le point sur les blessés… Et déjà tu commences à penser au week-end suivant. Dès le lundi matin, il faut passer à autre chose: tu débriefes, tu présentes les objectifs de la semaine… Le jour que je savoure le plus, c’est la veille de match: le boulot est fait, les leaders ont pris la main. Le vendredi, sur leurs ordinateurs, les coaches ont le match suivant. Moi, tant que le match n’est pas fini, je ne peux pas basculer. »

Q: Préparez-vous vos causeries?

R: « Je prépare pas mal. Mais je suis convaincu que si c’est trop préparé, ça se ressent et a moins d’effet. Je veux être sûr que j’exprime quelque chose qui vient du ventre. J’essaie de trouver un ressort émotionnel, ce qu’il s’est passé avant, des choses entendues ou dites… qui rajoutent un peu d’émotion, une notion d’envie supplémentaire. J’essaie de faire ‘un sandwich’ en mettant un contexte émotionnel fort, avec un rappel stratégique et je termine avec une deuxième tranche plus émotionnelle pour toucher certains joueurs sur une histoire, un moment… J’ai mes notes, je me les répète. Le danger, c’est qu’il y a plein de choses à dire. Les rares fois où je suis satisfait, c’est quand j’ai réussi à me connecter, à toucher avec mes viscères ce que j’avais ressenti. Mais je ne suis pas souvent satisfait (sourire). »

Q: Arrivez-vous à dormir avant ou après un match?

R: « Très bien. La veille du match, c’est la nuit où je dors le mieux: on a des semaines tellement chargées qu’on est lessivés (rires)… Même si je suis stressé, je suis tellement fatigué que je dors. Après le match, ça dépend. Je bois cinquante-deux cafés (rires)! On attaque très tôt tous les jours donc, le soir, on dort. Je suis debout à 06h00. Quand tu fais ça tous les jours, le vendredi soir, en général… A 22h00, je suis au lit pour lire un peu sur la psychologie, la neuroscience, la gestion d’équipe… C’est inspirant mais, surtout, ça me met KO! »

Q: Est-ce que vous arrivez à penser à autre chose?

R: « J’adore les autres sports, j’adore aller au Parc des Princes. Mais ma passion, c’est les chevaux, le polo. J’ai la chance de pouvoir aller au club de Chantilly, un endroit magnifique à moins d’une heure de chez moi. C’est l’activité qui me permet d’être bien, de m’évader. Ça n’a rien à voir, c’est un autre monde, la nature. Sinon, j’avoue que ça tourne tout autour du travail (sourire). »

Q: Comment abordez-vous les mauvaises annonces?

R: « J’ai un master en science éco gestion d’entreprise. Mais je me suis aperçu que ce que j’adorais, c’est manager. La gestion des hommes, des projets… Donc, après ma carrière de joueur, j’ai étudié tout ce qui est lié à la prépa mentale, au management… La tâche du coach que j’aime le moins, c’est quand tu dois annoncer à un joueur qu’il ne va pas jouer: il faut lui expliquer, lui donner des axes de progression… Ça fait partie du métier. Quand j’étais plus jeune, j’attendais très longtemps avant d’annoncer à un joueur qu’on ne le conservait pas en fin de saison. Je me suis rendu compte qu’il valait mieux le dire le plus tôt possible. Le joueur va être déçu quelques jours mais, très vite, il prend conscience qu’il a le temps de s’organiser, trouver un nouveau club, organiser un déménagement, bien finir la saison… »

propos recueillis par Nicholas Mc ANALLY auprès de Gonzalo Quesada.

© 2022 AFP

Coffrets Cadeaux autour de la Truffe Noire : Truffes VIP