Grégory Alldritt, un Gersois cousu de fil d’Ecosse

L’Ecosse-France du Tournoi des six nations samedi à Murrayfield, devant ses proches, aura « une saveur différente » pour le capitaine des Bleus Grégory Alldritt, dont la riche histoire familiale passe à la fois par les collines gersoises et écossaises.

Chardon à la boutonnière et noeud papillon en tartan autour du cou, le troisième ligne de 26 ans a récemment célébré le mariage de son grand frère Scott au mythique manoir de Gleneagles, bien connu des amateurs de golf.

Le « clan » Alldritt a toujours embrassé fièrement ses racines écossaises. Et pourtant, même s’il l’avait voulu, le nouvel homme fort de l’équipe de France n’aurait pas pu jouer pour le XV du Chardon.

Il faut, pour le comprendre, remonter le fil (d’Ecosse) de sa complexe généalogie: le papa, Terence Alldritt, est né au Kenya d’un père irlandais et d’une mère danoise. Il a grandi en Afrique du Sud avant que la famille s’installe à Stirling, entre Glasgow et Edimbourg, lorsqu’il avait 12 ans.

De son mariage avec Martine, une Gersoise d’origine italienne, sont issus, dans cet ordre, trois solides garçons: Tom, Scott et Grégory.

Tous ont été élevés au bon grain du Sud-Ouest, à Condom et Auch, mais les voyages en Ecosse étaient fréquents à Noël et à Pâques ou l’été dans le centre de loisirs que tenait l’un de leurs oncles aux portes du parc national des Cairngorms.

– Un frère troisième ligne en Ecosse –

Jouer à Murrayfield remue donc à chaque fois quelques souvenirs sous le casque de « Greg », dont le père, taquin, montait le son de la télé à la maison lorsque résonnait le « Flowers of Scotland » avant les matches du Tournoi.

Ca ne semble pas perturber outre-mesure le fiston, qui a marqué trois de ses quatre essais internationaux face à l’Ecosse, dont un doublé en 2019 dès sa première confrontation avec le pays de ses origines.

Un nouveau « match particulier » l’attend samedi, a reconnu le capitaine tricolore après la lourde défaite contre l’Irlande (38-17) la semaine dernière. « J’aurai de la famille en tribunes, ça rajoute toujours une saveur différente ».

Le déplacement ne sera pas trop compliqué pour son frère Scott. Cet ingénieur pour le groupe aéronautique Leonardo vit à Edimbourg, où il évolue, également en troisième ligne, pour un club amateur local, le Stewart’s Melville RFC.

– « Plus Gersois que les Gersois » –

Le sélectionneur des Bleus Fabien Galthié a en partie confié le capitanat à Grégory Alldritt pour son « côté européen » et sa maîtrise de l’anglais, essentielle dans la communication avec les arbitres et plus accessoirement les journalistes anglophones, auxquels il répond de bonne grâce, avec un accent français tout de même prononcé.

« Je laisse les observateurs juger si je suis un capitaine à l’anglo-saxonne ou à la française. J’essaie de faire un petit mix, à ma façon, sans copier personne », dit l’intéressé, au flegme très britannique.

« Je ne me rappelle pas combien de fois Greg m’a dit de me calmer sur le banc alors qu’il avait 17-18 ans. C’était le monde à l’envers », témoigne auprès de l’AFP son ancien entraîneur chez les jeunes à Auch Grégory Menkarska.

« Ses parents sont des gens très sympas, très intelligents et très simples, qui lui ont inculqué les bonnes valeurs », ajoute le technicien auscitain. « Il ne se différenciait pas des autres par ses origines écossaises, mais par son intelligence. Franchement, il était plus Gersois que les Gersois ».

Quelques semaines après le mariage de son frère, « l’Ecossais » du Gers sera d’ailleurs de retour à Edimbourg samedi avec un coq rouge sur la poitrine cette fois plutôt qu’un chardon.

© 2024 AFP

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